En vol

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Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

vendredi 10 avril 2015

PASSION EN JAUNE : CORNILLES, CORONILLES, SCHCORONILLES ?


Moins botaniste que moi... il ne doit y avoir que le très urbain Woody Allen.

Malgré une enfance passée dans une espèce de campagne, je n’ai jamais vraiment appris le nom des plantes sauvages (mis à part celui du thym, du romarin, et à la rigueur des genêts) et encore moins à m’en préoccuper.

Genêts en fleur : vivement l'été !
Image prise sur ce site

Pourtant, au fil des ans j’ai découvert quelques petites choses sur le monde botanique, et glané au passage divers noms utiles pour frimer auprès de plus néophytes que moi, voire pour éviter d’avoir l’air totalement débile en parlant avec le jardinier de ma copropriété ou, mieux, avec mes amis fans de jardinage. Si, si, j’en ai plusieurs, ici, en Auvergne, en Angleterre, et ailleurs.

Bref, après avoir longtemps confondu laurier sauce et laurier rose, pois de senteur et pois cassés, la rose et le réséda, je me suis décidée à retenir avec davantage de précision la fiche signalétique des plantes les plus communes de ma région.

Genêt épineux, (ou genêt scorpion !) 
très bien décrit sur ce site

Manque de bol, il m’est arrivé de me tromper très, très, longtemps sur l’identité de l’une de mes fleurs favorites. Celle qui, ici, annonce le printemps haut et fort du claquement de ses buissons jaune vif, et de son odeur criante, quasi-entêtante. 

Moi qui voulais bluffer mon monde, quand on m’en demandait le nom, j’annonçais, fière et sûre de mon fait : « cornille »
Pan sur le bec.
Point de cornilles, ni de corneilles dans l’encyclopédie botanique.
Mais plutôt la coronille. De la variété Coronilla scorpioides dans mon jardin – et j’attends le commentaire d’un ou d’une éminente latiniste pour être convaincue qu’elle n’attire nullement les scorpions.

MA coronille !

J’adore cette plante-là. D'abord, elle pousse toute seule, et se répand sans vergogne. Elle fait ployer ses tiges sous la masse de son abondante floraison, comme pour inciter le passant à la cueillir. Las, la belle n’a qu’un seul défaut lequel, au fond, est une qualité : elle se meurt en quelques heures si l’on tente de l’emprisonner dans un vase, dispersant partout ses pétales, au désespoir des ménagères. Un peu comme le mimosa, finalement, mon autre passion en jaune.


MON mimosa !

La coronille est donc bien la fleur libre du printemps naissant : après l’hiver qui nous enserre de sa froideur, nous forçant à emmitoufler nos corps transis, la saison tourne et nous offre soudain grâce à la coronille une luxuriance de senteur ensoleillée, provoquant le désir de jeter d’un coup aux orties les strates de tissu qui nous enveloppent. Mais, si nous cédons à cette pulsion, mefi, comme on le dit chez moi : en avril ne te découvre pas d’un fil,  et ne jette pas non plus ton dévolu sur la première fleur venue.

Non, attends plutôt patiemment la floraison des plus robustes, et laisse sur leur tige celles, si volatiles, qui ne souffrent de cueillette. Patiente, baye aux corneilles, ménage ton petit cœur. Ce sera bon pour tes coronaires (sic) et bien plus respectueux de l’humble coronille, dont la liberté farouche est autant un cadeau royal qu’une modeste leçon d’écologie.
Au passage, vous noterez aussi les clins d'œil poétiques que la saison m'a inspirés. Il ne manque que du Ronsard à ce billet... Mais point trop n'en faut, et puis, le rose, c'est franchement pas mon truc.

... mais les "daffodils" de Wordsworth, OUI !

Surtout, ne nous quittons pas sans musique !




NB. Je soumets ce billet à ceux et celles qui se promènent sur ce blog en quête de pistes de traductions, et leur suggère de le traduire dans la langue de leur choix. Bon courage !

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Et à ce propos…
À PARAÎTRE, le 15 avril aux Éditions de l’Archipel : LE SECRET DE TRISTAN SADLER, de John Boyne, dont voici déjà la couverture.















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