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Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

vendredi 7 août 2020

REDEVENIR ALLEMAND, SUITE ET ENFIN !

SUR GRATITUDE, VOILÀ LE DERNIER ÉPISODE DE

 LA LONGUE LUTTE MENÉE DEPUIS DES ANNÉES

 PAR LES DESCENDANTS DES JUIFS ALLEMANDS

 DÉPOUILLÉS DE LEUR NATIONALITÉ 

PAR LES NAZIS. 

Ce passeport semble être le plus désirable de tous, d'après ce site,

et il l'est encore plus pour les Britanniques 

qui ne souhaitaient pas quitter 

l'Union Européenne


En effet, ce fut un long et laborieux combat, que celui des descendants et descendantes nés avant 1953 de femmes juives allemandes qui avaient été déchues de leur nationalité par les nazis. Ces personnes en demandaient la restitution, pour des raisons très simples : la réparation d'une grave injustice commise envers leurs parents et/ou leurs grand-parents, dont certains certains ont été assassinés dans les camps nazis. Il est, du reste, d'une tragique ironie que les déportés aient été privés collectivement de leur nationalité, en novembre 1941, alors même qu'ils avaient déjà été exterminés par milliers...


Ainsi que je l’ai longuement expliqué dans les trois épisodes précédents, publiés sur le site de JEWPOP*, une autre injustice perdurait : ceux-ci (et celles-ci) ne pouvaient obtenir la restauration de leurs droits dans les mêmes conditions que les descendants des hommes. Cela – pour faire court –, parce qu’avant 1953 la nationalité allemande se transmettait par le "sang" et uniquement par celui des hommes. Aucun décret rétroactif n’avait modifié cela. 


Depuis de nombreuses années, une association anglaise "ARTICLE 116 EXCLUSION GROUP" se battait pour que l’Allemagne rectifie cette injustice. La situation traînait, traînait. Et pendant ce temps-là, de nombreux postulants sont décédés sans voir leur demande aboutir… L'avant-dernière décision autorisait la restitution de ce passeport aux enfants nés d'une mère allemande avant 1953, à condition qu'ils prouvent une certaine connaissance de la langue allemande et des institutions du pays – autant d'exigences dont ceux et celles nés après cette date étaient dispensés ! 



Mais, depuis le 20 mai 2020, cet état de choses a changé, ainsi que cela apparaît à présent clairement sur le site diplomatique de l’Allemagne en France). * 


Il m'a été dit que la situation antérieure était inconstitutionnelle, car établissant une discrimination entre les sexes. Il aura fallu du temps pour que cela semble évident, et rectifié. 

 

 

Et voilà. Il suffira maintenant aux personnes concernées de continuer à prendre leur mal en patience, car si l’on en croit certains témoignages de postulants américains, le traitement des dossiers en souffrance (sic) ne semble pas être accéléré par la "situation sanitaire" actuelle. 

Pas même en Allemagne ! 

 

Mais, au bout du compte, nous serons sûrement nombreux à vouloir ajouter un passeport à notre  trousseau actuel, en vertu de l’adage bien connu :  


"Plus un Juif a de passeports, plus vite il peut se sauver en cas de danger". 

 

(Comment, vous ne le connaissiez pas ? Normal, je viens juste de formuler en bon français ce que disait mon grand-père en yiddish, en russe, en allemand, et en français ! Et il savait de quoi il parlait, toutes langues confondues !) 




* * * * * * * 

 

*

Nouveau :


Suite à l’arrêt de la Cour constitutionnelle fédérale du 20 mai 2020 (référence 2 BvR 2628/18), le cercle des bénéficiaires relevant de l’article 116 alinéa 2 de la Loi fondamentale allemande a été élargi.


Sont dorénavant considérés comme descendants au sens de la législation relative à la nationalité allemande :


•    Les enfants nés avant le 1er avril 1953 d’une mère allemande déchue de sa nationalité allemande et d’un père étranger mariés au moment de la naissance.


•    Les enfants nés hors mariage avant le 1er juillet 1993 d’un père allemand déchu de sa nationalité allemande et d’une mère étrangère.


Par conséquent, il n’est désormais plus nécessaire de recourir aux possibilités de naturalisation prévues par l’article 14 de la loi sur la nationalité en lien avec les décrets du ministère fédéral de l’Intérieur, de la Construction et du Territoire des 28 mars 2012 et 30 août 2019.


Les personnes correspondant aux critères ci-dessus dont la demande de naturalisation au titre de l’article 116 alinéa 2 phrase 1 de la Loi fondamentale a été rejetée conformément à la jurisprudence jusqu’alors en vigueur peuvent s’adresser à tout moment à la mission diplomatique et consulaire dont ils dépendent.




* Le dernier billet contient des liens qui renvoient aux épisodes 1 & 2 de cette saga.