LE SALON FRANCK PROVOST (BUFFA) : AUTRE COUP DE CŒUR NIÇOIS

Si, après mon avant-dernier billet, on s’attendait à trouver ici une nouvelle adresse gourmande, et dans la même rue*, c’est raté ! Il va être question de cheveux, et pas de ceux que l’on trouve dans la soupe. Mais enfin, ne les coupons pas en quatre et allons droit au but : il est aussi important de prendre soin de ses tifs que de son estomac, non ?

Cela faisait très longtemps que je souhaitais mettre un coup de projecteur sur un endroit où je me rends à intervalles réguliers (eh oui) depuis plus de quinze ans. Une telle fidélité a ses raisons, alors que tant de tentations existent, en matière capillaire comme ailleurs.

Le secret de cet attachement : la compétence et la gentillesse constantes de tous les membres de l’équipe qui anime ce salon.

Il est en effet rare que de telles qualités persistent au fil des ans. Combien de déceptions, dans d’autres domaines commerciaux : tel endroit, qui était parfait, perd son lustre ; la qualité de son accueil se détériore ; son personnel valse, avant même qu’on en retienne les noms – et l’on s’empresse de changer de crèmerie.

Pas ici. On vous y accueille, on vous y chouchoute, on ne vous laisse jamais penser que vos cheveux sont moins importants que ceux d’une dame bien plus friquée ; on vous conseille, on vous propose un thé, un café, des magazines et, surtout, les soins prodigués à votre tête sont parfaits.

Ce n’est pas si évident de rendre le moment agréable, et rassurant, aux clientes et aux clients d’un salon de coiffure. On s’y pose des questions essentielles sur son apparence à venir. A-t-on pris la bonne décision en matière de coupe, de couleur, de style, de look ? Il faut une bonne dose de confiance pour confier (sic) sa tête à quelqu’un, et la confiance, ça se gagne.

C’est Eric, le responsable du salon, qui s’occupe de moi. Il sait exactement comment ne pas contrarier mes épis (phénoménaux) et domestiquer mes tifs raplapla. Cela n’a l’air de rien, mais avant lui, bien des professionnels en ont lâché leurs ciseaux. Avec adresse, et en prenant tout le temps nécessaire, il transforme mon allure, et surtout mon moral. Il m’est arrivé d’entrer dans le salon au bord du désespoir, et d’en ressortir bien plus guillerette qu’après avoir avalé une double dose d’antidépresseurs. Pendant ce temps-là, parfois nous bavardons, parfois nous nous taisons. C’est un moment paisible, qui précède la touche finale, et le plaisir de découvrir une tête toute neuve !  

Eric faisant des miracles le jour 

d'un mariage mémorable

(en juin 2015) 

Avant d’être prise en mains par Eric, je suis sans doute passée par les mains expertes de la mignonne Esther, dont je dois dire quelques mots. J’ai vu arriver cette jeune apprentie de quinze ans, il y a … dix ans ? Elle partageait son temps entre sa formation théorique à l’école de coiffure et la pratique, dans ce même salon.

J’ai été l’une de ses premières cobayes, pardon : clientes, et je me souviens encore de la lenteur soigneuse avec laquelle elle appliquait un produit miracle sur mes cheveux. En ce temps-là, elle osait à peine sourire, tant elle était soucieuse de bien faire, et puis encore très timide, renfermée, silencieuse. On pourrait même dire… grognon, parfois !

Au fil des années je l’ai vue gagner en assurance, apprendre et maîtriser son métier, lâcher le balai (que tous et toutes manient, en fait, y compris le patron) pour devenir coiffeuse à part entière, une professionnelle efficace et compétente. Aujourd’hui, son sourire éclaire les lieux ; c’est un bonheur que de la voir travailler.

La prof’ que je fus en est comblée. Esther est la preuve criante qu’une formation professionnelle adaptée rend heureux ceux et celles que les études académiques rebutaient. Le prof’ idéal, dans ce cas, a été le maître du salon, mais aussi l’équipe qui l’a accueillie, Nathalie, Elisabeth et les autres…

Elisabeth, Nathalie et Eric vous accueillent...

Une fois n’est pas coutume. On l’aura compris, si j’ai levé le voile sur mon intimité capillaire c’est pour exprimer ma gratitude envers cette équipe si généreuse de son temps, mais surtout peu avare de sourires.

Et ça, c’est un cadeau qui n’a pas de prix !

NB : Ils s'occupent aussi de nos mecs !!!


*Ce n'est pas rue Dalpozzo, mais presque : à l'angle de la rue de la Buffa et de la rue Dalpozzo.