Sujet tabou, les sous.
Alors ne comptez pas sur moi pour vous raconter ce qui (se) passe sur mon compte en banque, ni vous dire que je suis fauchée à force de banquer pour la nation, ni non plus, pour dévoiler mes écus en public. Non, non, cela ne se fait pas. En revanche, je pense avoir le droit de dire que je suis réconciliée avec la gestion quotidienne de mes petits sous depuis que j’ai trouvé, il y a quelques années, la banque qui me convient, et surtout la conseillère financière qui va avec.
Avant, je galérais, je ne savais jamais où j’en étais, il me fallait crayon, papier, et calculette, griffonner pendant des heures, tout ça pour finir par frémir devant un découvert, qui, en fait, n’existait pas… Après, il y a eu internet, et un service quasi gratuit qui m’ont permis de gérer mes finances en me prenant pour Rothschild. Bon, j’exagère un peu, c’est vrai, et l’état de mon compte n’a rien à voir, et de loin, avec celui d’un trader de la City… Je n’en dis pas plus et reviens à la charmante personne avec qui je communique volontiers de temps à autre, par email ou par téléphone, car ma banque, il faut que je le précise, se trouve à cinq cents kilomètres de mon domicile.
Voilà quelqu’un qui a mes intérêts à cœur. Elle me surveille (ou plutôt mes euros), comme du lait sur le feu, mais pas trop souvent, une ou deux fois par an, avec sollicitude, sans me forcer la main, mais en me conseillant, comme doit le faire … une conseillère financière, au fond. Je n’avais pas l’habitude. Les autres, avant elle, dans une autre banque, ne m’envoyaient que des courriers minables, ou me faisaient appeler par un préposé au téléphone qui insistait pour parler de mon argent à mon mari et confondait notre nom avec celui d’une marque de biscuits*. Pas utile, et vexant.
Elle, elle a compris que je suis une grande inquiète. Elle me rassure, donc, et me sort de tous les mauvais pas. Si jamais ma carte bancaire a fait l’objet d’un début d’une tentative de fraude, paf, je reçois un message dans les cinq minutes, et me voilà sauvée du débit furieux d’un malveillant localisé à l’autre bout de la planète.
Ma nouvelle carte arrive-t-elle aux guichets de la banque, laquelle, je le rappelle, n’est pas tout près ? Eh bien, un petit mail, et hop, la voilà envoyée le jour-même, il ne me reste plus qu’à l’étrenner – ça je sais faire.
Grâce à elle, j’ai obtenu un forfait téléphonique d’enfer qui me permet d’enquiquiner mes enfants tant que je veux, et un badge pour circuler sur les autoroutes sans payer, enfin pas tout de suite, et quand c’est débité, j’ai oublié où je suis allée. Indolore.
Et même, si, par le plus grand des hasards, je laisse trop de picaillons dormir sur mon livret A, vite fait, elle m’appelle, et me trouve le plan B qui leur permettra de faire des petits, pour je meure la plus riche du cimetière. Cool, non ? OK, ça n’urge pas ; d’ici là, on sera devenues les meilleures amies du monde, et j’aurai sûrement tout dépensé, ou distribué. J’ai des enfants, au fait, je le répète.
C’est sûr, au début, on était un peu distante l’une avec l’autre, on ne se connaissait pas. Je ne savais pas si je devais l’appeler Madame B. ou Mademoiselle B. alors j’écrivais à l’américaine : Ms B. Elle n’avait pas l’air de s’en formaliser. Mais elle gardait une forme de distance professionnelle - normal, elle ne savait pas qu’elle avait affaire à une farfelue de la relation, ou peut-être que si, et qu’elle se méfiait. Elle n’avait pas tort.
Et puis, un jour, nous nous sommes rencontrées. En faisant preuve de beaucoup de patience, elle a réussi à me faire comprendre quelques petits trucs de base, à moi qui sais à peine compter. Et nous nous sommes congratulées. Maintenant, j’ai appris qu’elle s’est mariée, alors je peux lui dire Madame, mais qui sait, un de ces jours on s’appellera par nos prénoms, à l’américaine pour de bon ?
Alors, les quatre francs six sous que je ne dilapide pas, parce que, et c’est là le secret de mon bas de laine, je dépense tous ceux de mon cher et tendre, (qui ne connaît même pas le nom du conseiller financier de sa banque de proximité, parce que celui-ci se moque bien de savoir ce qu’il en fait), je sais qu’ils sont bien gardés.
Je n’ai pas besoin de spots à la télé pour me convaincre que d’autres banques sont meilleures, ou moins bonnes, que la mienne, et je ne ferai pas non plus de pub en donnant son nom, mais j’avoue que, de ne pas avoir de souci avec sa banquière, c’est presque mieux que de ne pas avoir de découvert sur son compte en banque. Même si, en général, les deux choses sont liées.
Mais je ne vais quand même pas tout gâcher. Une banque à qui parler ? L’humain, l’humain je vous le dis, il n’y a que ça qui compte !
* LU. Pour les initiés.
Alors bravo parce que moi quand il m'arrive d'avoir un souci sur mon compte bancaire, ma conseillère le voit même pas et s'en contre-fiche!!!!
RépondreSupprimerHeureusement qu'il y a encore des personnes qui aiment leur métier! Fais-le savoir à la hierarchie de Mme.B. car je pense c'est plutôt rare quand un client fait remonter une remarque positive. Visiblement elle le mérite.
RépondreSupprimerMerci pour tes perles, j'attends les nouvelles avec impatience.