C’est une belle histoire qui en a interpellé plus d’une cette semaine, et même plus d’un.
Une navigatrice expérimentée est tombée à l’eau, alors qu’elle allait « faire pipi » de son « balcon ». Il y a déjà là matière à s’étonner. Comment un marin aussi aguerri a-t-il pu commettre une erreur aussi énorme ? Pourquoi n’était-elle pas attachée ? N’y a-t-il pas de toilettes à l’intérieur de la cabine ? Voilà les questions que les internautes posent sur les différents forums que j’ai parcourus depuis son sauvetage miraculeux.
Peu importent les circonstances. Florence Arthaud est tombée à la mer, et elle a survécu, dit-on, grâce au téléphone étanche qu’elle avait acheté juste avant de partir, grâce à sa lampe frontale, et grâce à la température de l’eau, 18°C – dans l’Atlantique nord elle n’aurait pas tenu plus longtemps que les passagers du Titanic -, grâce aussi, nous le savons, à son endurance et à son sang-froid (sic).
Elle a donc pu alerter le monde extérieur, et l’opération de sauvetage s’est mise en branle, avec la fin heureuse que l’on connaît.
Et, si l’on a vu les photos et l’interview filmée à l’issue de la mésaventure, on a aussi appris que Florence Arthaud naviguait seule avec son chaton.
Lors de sa chute, le malheureux animal s’est retrouvé seul maître à bord, et sans sa maîtresse.
Il a dû errer pas mal sur le pont, pendant les trois heures où elle tentait de surnager, en bravant le froid et l’inquiétude. Il a dû miauler tous les miaous de son petit corps de chaton roux, explorer coins et recoins, en se demandant, dans sa petite tête de chat, où était passé le corps bien chaud contre lequel il se pelotonnait peu de temps avant.
Tout en tentant de garder la tête, et le bras, hors de l’eau froide de la Méditerranée, au large de la Corse, je suis persuadée que Florence Arthaud a deviné la détresse de son animal. Certes elle dit avoir pensé à sa maman, à sa famille, à ses amis - à tous les fabuleux marins qu’elle a connus, disparus, peut-être à la suite d’une erreur aussi bête. Tout en luttant pour sa vie, elle a dû se demander si elle serait tirée à temps de ce mauvais pas – mais quelque part, la responsabilité de ce chaton a dû lui tenir le moral. L’imaginer dérivant tout seul sur ce bateau ivre, risquant de se retrouver chaviré, son petit poil tout mouillé… non, ce n’est pas possible que Florence n’aie pas eu doublement envie de survivre, de tenir le coup, pour sauver à son tour, récupérer et rassurer le petit animal.
Non, elle n’a rien dit de tout cela, mais en la voyant à la télé, avec le fameux Bill K. sur ses genoux ; lui, tout confiant, ne bougeant pas d’un millimètre malgré la caméra et le remue-ménage autour de sa mère adoptive ; ou bien en regardant la photo d’elle en train de le serrer très fort contre elle, c’est ce que je me suis raconté. Parce que je ne suis qu’un marin d’eau douce, mais que je voue aux chats un amour démesuré, je ne peux m’empêcher de penser que dans la survie de cette femme admirable il y a, pour une belle part, la patte de ce chaton miraculeux. Longue vie à eux deux !
Pour plus de détails sur ce petit miracle, lire ceci, et ceci.
(Et merci à celui qui n’a cessé de me parler de ce chat toute la semaine !)
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