Comme certains d’entre vous j’ai regardé, un
peu, les Jeux Olympiques cet été. Je ne suis pas fan de sport, mais ce rendez-vous là
est captivant. Et puis, ensuite il a eu les Jeux Paralympiques, dont j’ai pu
observer la popularité à Londres, et, à la télé j’ai été soufflée, en
particulier, par les performances des coureurs sur lames d’acier… Mais ce qui
m’a le plus impressionnée, c’est de les entendre affirmer haut et fort leur
bonheur, et de les voir prouver à tous que le pire peut se transformer en
meilleur.
Nous avons tous besoin de cette leçon de vie.
D’ailleurs, je m’applique à l’appliquer chaque
jour, grâce à ma myopie.
Elle n’est pas très méchante, juste
suffisante pour entourer le monde extérieur de flou. C’est sûr, quand je
conduis, il vaut mieux que je chausse mes lunettes. Mais à la maison, je les
pose sur une étagère, ou sur un meuble (ce qui me vaut le plaisir de les
chercher dix fois par jour) et je vis bien ainsi, à peine à tâtons, dans mon
univers familier.
Toutefois, cela donne parfois lieu à des
situations un peu cocasses. Comme la fois où je me suis émerveillée devant de
jolies petites lumières orange qui clignotaient sur la colline en face de chez
moi. « On dirait des guirlandes ! » dis-je en engageant ma fille
à venir les admirer.
Pour l’entendre s'esclaffer : « Maman ne
va pas bien, elle prend la benne des poubelles pour un arbre de
Noël ! »
Une autre fois, soucieuse de l’empêcher de
faire chauffer dans le four à micro-ondes une compote placée dans une coupelle
en verre (« Elle risque de se casser ! »), je me suis précipitée
sur le placard à vaisselle. Pas de bol. Enfin, plus de bols dedans, maintenant car,
dans ma hâte maladroite, j’ai fait tomber la pile entière sur le sol. Parfait,
de toutes façons, je voulais les changer ! Et comme je ne trouvais pas mes
lunettes assez vite, qui donc s’y est collée pour ramasser les morceaux ?
On ne rit pas, cela s’appelle des bénéfices cachés.
(C’est sûr,
les bols me poursuivent, voir ici.)
Sûrement que le ciel a ôté les ordures de ma
vue, en me dotant de verres rosés qui rendent le spectacle de la vie bien plus
satisfaisant que ne l’est la réalité.
Alors, pour moi, pas question de laser, ni
même de lentilles. Je m’accroche à ma myopie, et tant pis pour les petits
accrocs du quotidien, car mon léger handicap me permet de changer de look et de montures de temps à autre, mais aussi, et surtout, de raconter des
histoires aussi floues que ma vue.
Image des lunettes prise sur ce site.
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