Je me demande, qu’est-ce que cela vous fait,
à vous, de ne voir à la télé que des reportages sur la rentrée, de ne lire que
des articles sur la rentrée, de n’entendre que des émissions sur la rentrée, et
que ce soit toujours la même rengaine déprimante ?
Oui, on sait que la rentrée coûte cher ! À se
prendre la tête comme le font les parents que l’on voit à la télé, on se dit
que leur note de pharmacie, aussi, sera salée dans peu de temps.
Oui, on sait que la situation dans les écoles
et collèges (et même dans les lycées) est épouvantable : pas assez de
professeurs, pas assez de moyens et trop d’élèves dans chaque classe.
Oui, on sait que les jeunes profs balisent à
l’idée de se retrouver seuls devant une classe pour la première fois, surtout
au regard de la formation Pif gadget qu’ils ont reçue ces dernières années.
Et oui, on sait que les enfants qui entrent
en maternelle pleurent en quittant leur maman (ou leur papa) pour la première
fois.
À moins de vivre dans une grotte, on sait
tout cela.
Est-il vraiment utile de nous le rabâcher à
chaque rentrée ? Cela change-t-il la situation ?
Non ? Hélas non, entre autres car les vraies causes des problèmes sont souvent survolées : elles feraient désordre.
Alors pourquoi, mais pourquoi, ne pas prendre le parti d’un autre angle, en observant, par exemple :
Une école qui a choisi de se servir de
tablettes numériques au lieu de considérer les enfants comme des ânes bâtés, transportant
des tonnes de livres sur leur dos chaque jour ?
Un établissement où les parents se sont organisés en
association pour acheter en gros le matériel scolaire, permettant ainsi au budget des
familles de ne pas trop déborder de l’allocation de rentrée.
Un collège où l’équipe de direction
fonctionne bien, où les emplois du temps sont prêts à temps en tenant compte
des desiderata de chacun ; où les salles ont été attribuées avec logique
pour éviter les déplacements inutiles et fatigants pour les enseignants comme
pour les élèves ; où l’atmosphère est zen dès le premier jour, avec un
accueil chaleureux des nouveaux-venus.
Une école maternelle où les enfants sont
contents de se rendre parce qu’ils ont pris connaissance des lieux et des
maîtresses (pardon, des professeurs des écoles) avant le jour J.
Un professeur qui fait part de son plaisir de
reprendre le chemin de l’école, parce qu’il, ou elle, aime son métier, malgré les
difficultés accumulées…
Peut-être qu’une partie de ceci relève de l’utopie.
Mais avouez que d'autres exemples semblables doivent bien
exister quelque part et que cela nous ferait drôlement du bien
d’en entendre davantage parler dans les media, même si le (ou la) responsable de cette diffusion se faisait
taxer de béni-oui-oui, de neuneu ou de lèche-bottes, et je reste polie.
Alors, je vous en prie : si vous avez
une anecdote un peu rose à communiquer sur le sujet, lâchez-vous, mettez donc un
commentaire ci-dessous, pour que cet arbre métaphorique cesse de larguer sur nos
têtes ses projectiles douloureux, et que nous partagions ensemble un petit
moment de répit… en attendant le prochain marronnier - sur le week-end de la
Toussaint, ses producteurs de chrysanthèmes, ses bouchons, et ses marbriers au talent si particulier ?
Bonne rentrée, en attendant !
Je me souviens encore de cette institutrice -on ne me fera jamais remplacer ce mot porteur d'une si belle fonction par professeur des écoles (!)- qui m'avait appris à lire très tôt, à l'école maternelle, et m'avait remis très solennellement un livre d'histoires en me disant: "c'est pour plus tard, pour quand tu seras grand", m'inoculant en douceur et sur le champ le virus de la lecture ...
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