En vol

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Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

dimanche 24 septembre 2017

ABRAHAM ET FILS, de Martin Winckler : UN HYMNE À LA LECTURE.




Présentation de l'éditeur :
Un jour du printemps 1963, une Dauphine jaune se gare devant le monument aux morts, sur la grand-place de Tilliers, petite ville de la Beauce. Elle transporte Abraham Farkas, médecin rapatrié d'Algérie, proche de la cinquantaine, et son fils Franz, âgé de neuf ans et demi. Abraham n'a qu'une seule préoccupation : son fils. Franz, lui, en a deux : son père et la lecture. Leur vie a été brisée un an plus tôt par un "accident" qui a laissé Franz amnésique et dont Abraham ne lui parle jamais. Ils s'installent rue des Crocus, dans la grande maison où Abraham va se remettre à travailler. Ils vont devoir apprendre à vivre avec le reste du monde et à lui faire face, ensemble et séparément...

Bien sûr, les fidèles de Martin Winckler se seront précipités sur ce livre dès sa sortie, chez POL, en février 2016.  Les plus fauchés, et néanmoins fans, auront peut-être attendu qu’il paraisse en édition de poche pour le lire. Leur patience aura été récompensée : quelle merveille que cet « Abraham et fils » ! Les deux personnages auxquels le titre fait référence sont aussi attachants l’un que l’autre. Le père, Abraham Farkas, est médecin. Un de ces généralistes en voie de disparition dont on rêve qu’ils continuent de nous soigner. Le fils ? Eh bien, le petit Franz a neuf ans au moment où l’histoire commence, et il est amnésique depuis l’attentat auquel il a survécu, à Alger, et qui a coûté la vie à sa maman. Le père et le fils sauront-ils surmonter ce double traumatisme ?

lundi 18 septembre 2017

SAINT LÉGER, VILLAGE DE JUSTES


Je publie à nouveau cet article, publié initialement en 2011 dans les numéros 85 & 86 de la revue LOS MUESTROS, dirigée par le regretté Moïse Rahmani. 

Après les cérémonies qui ont eu lieu à Saint-Martin Vésubie il n'y a pas si longtemps, il me semble utile de rappeler que SAINT-LÉGER a été un véritable village de Justes pendant la guerre, puisque aucun des Juifs qui s'y étaient réfugié n'a été arrêté : les villageois y ont partagé leurs tickets d'alimentation, et tout courrier qui arrivait par hasard à Puget-Théniers pour un de ces réfugiés, repartait illico avec la mention "inconnu à cette adresse". Le réseau de soutien n'a connu aucun maillon faible. 
À présent, (re)découvrez l'article, et le témoignage rare qui le suit. 


UN SOUVENIR BIEN CACHÉ
SAINT-LÉGER, 1942-1944
En hommage à Yvonne Douhet, née Fournier
(1917-1993)
Récit confié par sa fille, ma collègue et amie, 
Marie-José Blondé
(22 janvier 1939 - 15 septembre 2017)
RIP

Marie-José Blondé, née Douhet

lundi 4 septembre 2017

L’ÉCRITURE INCLUSIVE EXCLUT-ELLE ?



Image prise sur ce site 

Le débat semble très vif ces temps-ci à ce propos. Pour ceux et celles (voilà un premier problème à aborder, mais attendez plutôt la fin de cette phrase) qui se demandent ce que c’est, eh bien je dirai simplement que c’est un casse-tête d’écriture qui s’ajoute à un autre.

En ce qui concerne « ceux et celles », c'est une expression que l’on trouve de plus en plus souvent, et que l'on a tort d'utiliser si l’on tient à respecter les règles de l’Académie française, puisque le masculin « ceux » inclut forcément le féminin « celles », qui en devient donc redondant.

Ce qui n’empêche pas icelles de se prendre ladite tête (au singulier, tête, car on en a « chacun et chacune » une) lorsqu’il s’agit d’écrire quelque chose en voulant mettre l’accent sur chacun des deux sexes impliqués, et sur le leur en particulier, à savoir le féminin.

C’est là que les féministes interviennent car elles refusent d'être occultées par ce pluriel masculin, imposé depuis, en gros, le 17ème siècle. Outre le désir d’accorder en genre les noms de fonction – tels que professeur => professeure ; chroniqueur => chroniqueuse, termes auxquels j’avoue m'être habituée – ou bien de préciser comme je l’ai fait plus haut « celles et ceux », leur préconisation est d’utiliser une technique typographique qui montrera bien que les femmes sont incluses dans le terme utilisé. Il s’agit d’introduire un point au milieu du mot, appelé fort justement « point-médian ». 

Vous en êtes surpris·e·s ? Vous venez de voir à quoi ça ressemble. Cela demande une manip’ spéciale sur un clavier d’ordinateur, pas trop compliquée, mais à apprendre tout de même.

Il va de soi que ce point ne peut s’utiliser dans tous les cas, sauf à faire ressembler votre texte à un message en morse ! Pour les autres situations… lisez cet article édifiant, et vous comprendrez tout.  Et même comment écrire « chacun·e »


En tout cas, ça promet de belles échauffourées lors des prochains Dicos d’Or, et une sacrée prise de tête (encore !) aux parents qui feront faire des dictées à leur chère tête blonde – ouf, « tête » reste au féminin singulier, j’en connais qui vont être content·e·s, je dirais même contentes. Mais d’autres ne se sentiront-ils pas exclus, rejetés, stigmatisés ? Et quid de l’accent grave du féminin chère ? On le laisse ? On le supprime ? 
Quelle affaire !

Vous savez quoi ? En lisant ce qui suit, et au vu de ma lenteur typographique ce jour, je me demande si je ne suis pas un peu trop jeune pour apprendre toutes ces nouvelles règles !



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RAPPEL : Racine du nom (invariable) + point médian + suffixe masculin + point médian + suffixe féminin (+point médian + s, si on est au pluriel)
Ce qui donne donc les constructions suivantes : acteur·rice·s, diplômé·e·s ou professionnel·le·s  quand les mots ne sont pas épicènes, c'est à dire que leur forme ne varie pas entre le masculin et le féminin (artiste, fonctionnaire, guide, secrétaire, etc.)

Exemple pris ici


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Réactualisation, le 21 octobre 2017, à l'aide de ces articles :

Dans TÉLÉRAMA. 

Du linguiste Alain Bentolila, dans LE FIGARO. 

De Jacques Billard, dans LE CAUSEUR

Et puis j'ose cette illustration, volée dans Le Canard Enchaîné.