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Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

samedi 4 mai 2019

LA COLLINE DU CHÂTEAU, REVUE AVEC VU PAS VU


Les Niçois adorent cet endroit, où ils emmènent leurs enfants dès leur plus jeune âge, et tous leurs visiteurs étrangers. À eux tous, ils constituent une partie des un million trois cent mille visiteurs de ce lieu, chaque année. 

Pourtant, de château, il n'y en a plus depuis belle lurette. Seuls quelques vestiges lapidaires en marquent le souvenir. Idem pour la cathédrale qui y était érigée. Alors, on passe le plus souvent devant ces ruines sans réfléchir davantage à ce qui les avait précédées. 
L'autre jour, cette négligence a été réparée pour certains privilégiés, dont je faisais partie, grâce à une visite guidée initiée par l'association niçoise VU PAS VU. Nos guides : Jean-Luc Gagoglio, conseiller municipal, délégué (entre autres) à la culture et au patrimoine historique, et Hervé Barelli, historien, conseiller du Maire-Président pour la culture et le patrimoine. Bref, le nec plus ultra en la matière pour une redécouverte de ce lieu magique. 


J.L Gagoglio (à gauche) et Hervé Barelli,
dont on ne pouvait que boire les paroles
Photo ©Jacques Lefebvre-Linetky

Ceux et celles qui pensaient naïvement que cette colline avait toujours été un parc naturel, arboré d'essences méditerranéennes millénaires, ont appris ce jour-là qu'ils avaient tout faux ! Ce que l'on y voit aujourd'hui a été entièrement façonné par l'homme au 19ème siècle, sur un site qui avait été occupé par (entre autres) les Ligures et les Phocéens. 

La colline elle-même n'était au départ constituée que de rocher calcaire, et totalement dépourvue de végétation, et surtout d'eau. Or, sans eau, comment survivre ? Pourtant, dès le 11ème siècle l'endroit est habité, et ce qui deviendrait la ville de Nice s'y trouve, et pas "en bas".  

Plus tard, un puits fut creusé (à la main, on s'en doute)  dans cette roche (là où se trouve aujourd'hui l'ascenseur) pour amener de l'eau puisée dans la nappe phréatique. La vie put alors mieux s'organiser, autour d'une cathédrale, dont seuls subsistent les piliers de soutènement.  

Photo ©C.F. 


Photo ©Jacques Lefebvre-Linetzky

La "Vieille Ville" n'est pas si vieille, au fond, puisque la cité ne s'est développée au bas de la colline qu'au 16ème siècle, après le siège franco-ottoman de 1543. (Celui-là même qui entoure la légende de la fameuse Catherine Ségurane). 

La colline elle-même devint un lieu de plus en plus militarisé, et ses habitants descendirent peu à peu vers le rivage, un lieu plus propice au commerce et aux échanges.

Un autre siège eut lieu en 1691, suivi par celui de 1704, mené par les armées du roi Louis XIV. Il occasionna la destruction du fameux château, après un siège de 54 jours. 


Un morceau de sa base, dont nous avons appris
qu'elle était bombée afin que les boulets 
de canon rebondissent dessus au lieu de la détruire.
Photo ©Jacques Lefebvre-Linetzky


Petite partie des fortifications, 
renversée par les assaillants
Photo ©Jacques Lefebvre-Linetzky

Je ne vais pas poursuivre ici l'historique de la colline, que vous pourrez lire en détail ICI, mais juste ajouter ce qui a été le plus frappant dans les explications données par les deux experts sus-mentionnés. Notamment le fait que cette colline magnifique n'a été transformée en parc (à présent un "site naturel", l'équivalent "naturel" d'un monument historique) qu'en 1830, sur l'impulsion du roi Charles-Félix de Savoie. L'époque le demandait : de nombreux visiteurs fortunés venaient à Nice y passer l'hiver. Ils étaient en quête de lieux de promenade. Celui-ci, avec sa vue exceptionnelle et sa cascade toute récente (et totalement artificielle), ne pouvait que les séduire. 

Construite en 1885, à des fins décoratives, 
la cascade joue aussi le rôle de sur-verses
aux bassins de la première adduction d'eau
moderne de la ville de Nice. 
Encore aujourd'hui, elle est alimentée 
par les eaux de la Vésubie
Photo ©C.F. 

Aujourd'hui, la ville de Nice est soucieuse du devenir de ce lieu exceptionnel. La terrasse Nietzsche a été restaurée de manière magnifique : exit les baraques disgracieuses, ciao la lunette d'observation payante,  adieu les souches d'arbres disgracieuses. À leur place, cinq chênes verts, de jolis bancs de pierre, de nouvelles balustres, et un sol spectaculaire, fait de 100 000  galets qui y ont été placés à la main, à raison de 2 m2 par jour. Cette "calade" rénovée est un bonheur à elle toute seule. 

Photo © Franck Fernandes pour Nice-Matin


Photo © C.F. 


Le parc alentour est entretenu par les meilleurs spécialistes des jardins, chaque arbre pris en compte, choyé, soigné.  Les endroits goudronnés sont peu à peu remplacés par de l'herbe. Les aménagements nécessaires à l'accueil du public respectent l'environnement. La quantité d'espèces oiseaux que l'on y voit voleter est la preuve flagrante du succès de leur travail. 

On voit ici que les arbres ne sont pas sacrifiés
sur l'autel de la vue. 
Photo ©C.F. 

L'avenir est encore plus souriant : une signalétique améliorée, en trois langues (français, anglais, et... niçois) permettra aux visiteurs du monde entier de continuer à découvrir l'histoire de cet endroit magique, qui récompense de la grimpette à pied – même si l'ascenseur (gratuit) est accessible aux moins agiles. 


Jolie descente après la Porte Pairolière
Photo ©Jacques Lefebvre-Linetzky

La Porte Pairolière qui, logiquement, 
après une centaine d'années en ce lieu, 
devrait retrouver sa place d'origine, 
à l'entrée de la rue... Pairolière, 
près de la Place Garibaldi. 
Photo ©Jacques Lefebvre-Linetzky

Un des plus beaux paysages 
Le plus beau paysage du monde, 
même par temps couvert !
Photo ©Jacques Lefebvre-Linetzky

J'ai été lyrique ? Pardonnez-moi. C'est que le lieu se prête à tous les superlatifs. Vous me trouvez chauvine ? Moi ?... Toujours !


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Le 23 mai 2019.
Je rajoute ce lien avec une vidéo qui montre comment on pourra visualiser une reconstitution en 3D des diverses parties de ce monument. Cliquer ICI pour la découvrir. 















2 commentaires:

  1. Je profiterai de ce lieu, que j'affectionne particulièrement, avec encore plus de bonheur, ayant appris d'avantage son histoire passionnante.Merci à Gratitude, mon blog favori��!

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  2. Merci, merci Cathie, pour cette charmante visite guidée d'un endroit délicieux, mais dont je savais trop peu. Pas au courant, par exemple, du fait que—tout comme Bruxelles, où j'ai passé plus de 30 ans de ma vie—Nice fait partie de la longue liste de villes des pays limitrophes de la France qui ont eu le privilège de recevoir les attentions bienveillantes de ce Grand Roi, sièges et canonnades...
    Dans le cas de Bruxelles—https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardement_de_Bruxelles_de_1695#/media/File:Bombardement_Bruxelles_1695_01.jpg—on n'a même pas eu la gentillesse d'inviter la population à prendre place à une distance à partir de laquelle ils pourraient admirer en toute sécurité le spectacle de la destruction de leur ville, courtoisie que l'on avait pourtant offert aux citoyens de quelques villes au Palatinat... Nos princes actuels ont moins d'égards pour les citoyens des villes dont l'urbanisme n'a pas l'heur de leur plaire. Voilà le progrès...
    Le vrai progrès, c’est que, quels que soient nos malheurs—et oui, nous nous plaignons de tout (et de rien)—aujourd'hui en Europe occidentale, nous avons la chance de vivre en paix depuis des décennies. Vukovar et Sarajevo vite oubliées. Nous oublions tout, surtout notre bonne fortune.
    Quoi qu'en pense le bon soldat Chauvin, la paix n'a pas de prix.

    Si nous ne nous approchions pas des élections européennes, jamais je n'aurais pensé à poster des remarques aussi maussades. Mais le vent de la folie souffle partout.

    Peter

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