Le 22 février dernier, c’était à Christchurch. Près de 200 morts et autant de disparus. Une ville en ruine, sous les décombres, des scènes d’horreur défilent sur nos écrans. Le pays entier sous le choc accueille avec reconnaissance l’aide internationale. Parmi les sauveteurs, se trouvaient 66 secouristes venus du Japon, avec 3 équipes cynophiles. Par une ironie effrayante, ceux-ci ont dû quitter la Nouvelle-Zélande en toute hâte aujourd’hui pour intervenir chez eux, tandis que Le Premier ministre néo-zélandais, John Key, annonçait l'envoi immédiat vers le Japon d'une équipe de secouristes néo-zélandais.
Merveilleuse solidarité de l’urgence, dans la douleur. Elle fait fi des frontières, oublie les contentieux – celui sur le massacre des baleines, par exemple, sujet sensible pour les Néo-zélandais, comme pour les Australiens –, pour se concentrer sur l’essentiel, l’aide humanitaire. De même, personne ne met Israël au ban des nations, ce coup-ci, quand son ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, propose au Japon les services de son pays « dans quelque domaine que ce soit ».
Il faut être français, et très cynique, pour déclarer que les Japonais sont bien à même de se débrouiller tout seuls, que nous manquons de matériel à transporter sur place, que nous-mêmes sommes paralysés dès que tombe la neige, et que c’est sûrement la faute de notre président* à qui, en l’occurrence, on attribue plus de pouvoir qu’il ne rêve d’en avoir !
Je dois être moi bien naïve, ou idéaliste, pour penser qu’une vie en vaut une autre, et que c’est dans la peine que l’on reconnaît ses amis, ou, en tout cas, les justes, qui, tels les médecins, ne demandent à un mourant ni sa carte d’identité, ni sa nationalité, ni sa religion. À l’inverse, vivant comme tant d’autres au bord de la Méditerranée, sur une faille sensible à tous égards, je sais qu’en cas de séisme majeur, j’accueillerais toute aide avec reconnaissance, et que je ne serais pas la seule.
Alors, pourquoi ne pas anticiper, et penser que nous dansons tous sur un volcan mal éteint, et que ce serait peut-être une bonne idée de cesser de se taper sur la gueule avant qu’il ne se rallume - avant l’urgence ?
Et puis, au passage, pourquoi ne pas remercier sa bonne étoile d’avoir pu, ce matin, se réveiller dans un lit, et pas dans la rue, ni sous un tas de gravats ?
C’est une idée pour commencer le week-end, non ?
Je vous souhaite à tous une belle grasse matinée demain !
*(opinions lues sur le site du Point.fr en effectuant quelques recherches).
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