Ce fut une belle semaine !
À Marseille, j'ai emmené ma triplette visiter une fête du livre, et à Nice, le Musée de la Résistance Azuréenne, histoire de varier les genres.
Inversement, je les y ai exhibés avec une certaine fierté, car leur couverture est très jolie, et parfois on m’a demandé de la soulever pour voir ce qui se cachait dessous, avant de les kidnapper. J’ai adoré les voir partir avec tous ces gens bien intentionnés.
Moi qui ai enseigné pendant de nombreuses années, je peux garantir que ces occasions-là sont aussi amusantes et instructives que de corriger des copies, ou que d’assister à des réunions parents/profs.
On passe beaucoup de temps à expliquer tout un tas de trucs, on est diplomate, pédagogue, on cherche à comprendre celui ou celle qui est en face de soi, et si, parfois, on s’aperçoit que cela n’a servi à rien, on persévère avec le même enthousiasme.
Ensuite, vous pouvez être sûrs que les auteurs (se) posent les mêmes questions que de nombreux profs :
Est-ce que cela va marcher ? Mon travail en amont portera-t-il ses fruits ? Est-ce que je saurai contrôler les prises de parole intempestives des intervenants ? Est-ce que j’aurai le temps d’aller manger un petit truc entre deux ? À quelle heure ça finit ? Qui me payera mes frais de déplacement ? Le chef / inspecteur sera-t-il content ?
Tout comme mes anciens collègues, nous autres, auteurs, tentons de vendre notre camelote en allant à l’essentiel :
« Vous verrez, cela vous plaira, puisque vous aimez ce qui est nuancé... »
« Je suis sûre que vous avez le sens de l’humour… »
« C’est très facile à comprendre… »
Bon, allez, j’admets que j’en fais un peu trop, là – dans l’autocritique?
Mais, c’est que j’oublie de dire que la métaphore peut être filée encore plus loin :
Il arrive que les auteurs soient notés !!! Oui, sur 10, comme à l’école primaire ! Parce que les lecteurs, tout comme les élèves, ont le droit de dire, voire d’écrire, ce qu’ils pensent de notre travail, et parfois, ça saigne !
Cela s’appelle « une chronique littéraire ». J’en suis ravie, en tant que lectrice, car, au fond, il est utile d’être guidé dans ses lectures par quelqu’un qui s’est appuyé le boulot en achetant le bouquin avant vous, et qui, tel un prof’ pointera ce qui est à découvrir, ou pas, et pourquoi. Et en tant qu’auteur, eh bien… l’important n’est-il pas d’être lu, et étudié de près ?
Heureusement, elle n’a pas non plus remarqué que pour la couverture, j’ai triché, c’est pas moi qui l’ai tricotée. Sinon, elle m’aurait peut-être enlevé des points !
Bon. Alors, ma semaine a été bonne, finalement. Jugez-en ici.
Pour info ici, il y en a un qui m’aurait mis une encore meilleure note – mais vous allez dire que j’ai fayoté !