TUTU DANS LA VILLE : LULI BARZMAN, SOUS LE SIGNE DE LA PROVIDENCE
C’est donc doublement sous le signe de la Providence que je vais aujourd’hui vous révéler quelques petites choses de ma rencontre avec les merveilleuses photographies de Luli Barzman, exposées en ce moment, précisément, sous l’égide de la Providence, rue Saint-Augustin, dans la vieille ville (je parle, naturellement, de Nice, la plus belle ville du monde !)
Je vais être très sincère. Je ne suis pas fan d’expos photo, même si j’aime les photos, parce que je préfère les toucher, les admirer dans un album, les voir et les revoir, ces clichés d’un autre temps. Et, à présent que j’en stocke des centaines, je les fais défiler sur l’écran de mon ordinateur au moins une fois par jour. J’ai l’œil dessus, près, tout près. Je ne suis pas obligée de me tordre le cou pour les scruter.
C’est curieux, mais même si j’ai eu l’occasion d’approcher, entre autres, les chefs d’oeuvre de Lucien Clergue, je les ai toujours préférés à plat, dans un livre, plutôt que suspendus, dans des cadres, intouchables. Cela a occasionné de nombreux débats avec mon photographe particulier et personnel, à chaque fois qu’il a voulu me faire partager sa passion.
Mais quand j’ai découvert le travail de Luli Barzman, en un clin d’œil j’ai compris pourquoi j’adorerais le voir accroché à des murs !
Comme vous en jugerez par vous-mêmes si vous avez la possibilité de vous rendre à la Providence avant la fin du mois de mars, il y a quelque chose de magique dans sa capture de l’instant qui danse. Son travail lui ressemble : à la fois joyeux et sensible. Un énorme tutu rouge sert de fil conducteur dans trois villes : Paris, Marseille et Nice. Luli Barzman demande à des jeunes filles qui pratiquent la danse classique d’en revêtir un et de danser dans la rue. Et puis, des passants inconnus acceptent de jouer le jeu, entrent dans la danse, bondissent, et clap, Luli, maîtresse experte de cette œuvre comme de son objectif, les saisit en l’air ; le temps est suspendu, le mouvement arrêté dans ce qu’il a de plus touchant, de plus humain. Les personnages ainsi immobilisés ne sont pas des modèles traditionnels, ils sont naturels, avec leurs imperfections et leur incongruité. Le tutu rouge est porté avec des baskets, des chaussures de ville, un sac à dos. Le mythe est démythifié ; les codes, cassés. La ville est réchauffée, humanisée, des liens se créent. Le sujet, lui-même en cours de réalisation, attire l’attention d’autres passants, qui, à leur tour, sont insérés dans dans le cadre - les regards sont multipliés, croisés. Le rouge est mis. Les couleurs claquent, le mouvement des figurants est aussi harmonieux que celui des danseuses improvisées, mais naturel, joyeux. Voilà, je crois que ce qui touche dans son travail, c’est son aptitude à mêler le parfait et l’imparfait, le naturel et le complexe, à rendre leur mélange intéressant, donc semblable à la vie telle que je l’aime. Cette représentation-ci, je l’accrocherais volontiers à un de mes murs !
Si tout cela ne vous donne pas envie de découvrir cette expo… il ne me reste plus qu’à avaler un tutu – et, au fait, comment diable a-t-elle su que le rouge était ma couleur favorite ?
À présent, sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez, et découvrez-en plus ICI.
Tutu dans la ville
Exposition de photographies
De
LULI BARZMAN
Au centre culturel de la providence
8 bis rue saint-augustin
06300 – NICE
tel : 04 93 80 34 12
du 17 janvier au 25 mars 2012
ouvert du lundi au vendredi
de 15 h à 19 h
J'ai juste pris le temps de vous lire, mais pas in extenso tout de même !!
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d'accord avec vous sur "the artist" que j'ai perçu comme une bouffée de fraîcheur et d'espoir dans une période difficile.