Franchement, ce film conçu
pour la télévision et présenté par la RAI en 2010 mérite bien que je me précipite
à nouveau sur ce blog pour vous faire part de mon enthousiasme, et surtout, si
vous l’avez raté, pour que vous ayez le temps de le voir, lors de sa prochaine rediffusion
sur Arte le jeudi 1er ou vendredi 2 novembre à 00 :25 (à vérifier).
Basé sur une histoire
vraie, celle du Trio Lescano, il nous montre l’ascension
fulgurante de trois sœurs hollandaises - de leur vrai nom Leschan - qui
coïncide avec celle de l’Italie fasciste. Il s’appelle en italien LE RAGAZZE
DELLO SWING (hélas en français ou en
allemand seulement à partir de ce lien.)
En français, LES DEMOISELLES DU SWING, réalisé par
Maurizio Zaccaro.
Ces chanteuses ont, en
vrai, séduit toute l’Italie, en gommant adroitement (avec l’aide des plus
puissants) le fait que leur mère (superbe Sylvia Kristel dans le film) était
juive.
Au-delà d’une
reconstitution d’une qualité rare, d’une bande son à couper le souffle,
d’actrices délicieusement crédibles, vous y découvrirez toutes les nuances de
cette époque trouble.
Il y est question de tous
les aspects qui personnellement m’interpellent depuis longtemps, et qui sans
doute remontent à ma découverte du film de Louis Malle, fort controversé en son
temps, Lacombe Lucien.
Certes les sœurs qui
chantent sont séduisantes, (tout comme les actrices qui les
interprètent) ; leur histoire personnelle est émouvante ; leurs
amours aussi, mais, surtout, tous ceux qui gravitent autour d’elles ont du
corps – y compris les personnages secondaires, ce qui est rare, surtout dans un
télé film.
En particulier, nous
découvrons une fois encore que ce n’est pas l’idéologie pure qui motive les
êtres, mais leurs frustrations, voire leur humiliation. Ils deviennent
dangereux comme le sont les animaux blessés : par auto-défense, par
malheur. Tel amoureux rejeté, dont la seule ambition était de gagner une auto,
la seule satisfaction celle d’écouter la radio à tue-tête, en arrivera à la
délation, à l’acte irréversible qui entraînera la chute de celles qui l’ont,
sans le savoir, humilié.
Inversement, le pire des
endoctrinés a un cœur d’esthète, et ne peut voir son rêve bafoué sans réagir,
au moment fatal où il se retrouve face à la réalité.
Nous savons qu’une femme
amoureuse est prête à tout pour sauver son homme en danger de mort. Mais si
elle a, ancré en elle, le sens du juste, elle commettra le faux pas qui sauvera
un autre que son amant – c’est là un passage poignant de la
seconde partie de ce film.
C’est tout l’intérêt de ce
qui n’aurait pu être qu’une bluette romanesque de plus sur la période, que de
montrer avec autant de subtilité, et de talent cinématographique, un épisode
révélateur du pire et du meilleur qui habitent chacun d’entre nous.
Long de deux épisodes
de deux heures, il est, en effet long, surtout pour les couche-tôt ! Mais peu importe. Il est passé, il repassera, et je suis
ravie d’avoir ainsi pu recevoir une petite leçon d’italien, quelques bribes de
néerlandais et une lichette d’espagnol à la fin – bonus gratis, un vrai rêve de
linguiste.
Alors, tous à vos graveurs !
A lire ton commentaire élogieux et ton analyse des motivations fluctuantes des personnages,je me dis que je suis peut-être passée à côté de ce film en le lâchant à mi-parcours,lassée par une réalisation que je n'ai pas trouvée exceptionnelle. L'heure tardive de la redif et l'absence d'équipements techniques m'obligera à attendre une prochaine fois !
RépondreSupprimerREDIFFUSION ANNONCÉE SUR ARTE LE JEUDI 1er NOVEMBRE À 00:20.
RépondreSupprimerJ'ai vu ce film sur ARTE,je demande sa rediffusion car c'est un véritable enchantement.Je garde l'espoir de le revoir ou de le trouver en DVD.
SupprimerOn trouve le DVD sur internet, en italien, mais je ne suis pas sûre qu'il ait des sous-titres en français !
SupprimerJ'ai restée sur ma faim, à cause du producteur qui part au Brésil avec l'argent et l'autre facische, le jeune qui se venge des filles sort gagnant de sa cruauté...
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