Depuis quelques semaines (mois ?) les Niçois
ont cessé d’échanger les meilleures adresses où manger des sushi,
ou bien de discuter des différences entre Saleya et la Libé, ou même de râler
après l’état des rues ou les problèmes de la nouvelle Promenade du Paillon,
pourtant si belle !
Non, depuis quelques semaines (mois) à Nice, on ne parle
plus que du temps. Du temps qu’il a fait hier, du temps qu’il fait ce matin, ce
soir et du temps qu’il fera demain. C’est forcé, on nous a changé nos
habitudes. Avant, on se levait, on jetait un coup d’œil par la fenêtre, et on
n’y voyait que du bleu. C’en était presque lassant. Le soir, avec un peu de
bol, et surtout l’hiver, ça virait au rouge. On se croyait presque à Atlanta au
temps de Gone with the wind… Les
jours de chance, on voyait passer quelques jolis nuages, en route vers l’est,
ou l’ouest. Ils ne s’arrêtaient guère.
Mais, comme ils disent dans la pub « Ça,
c’était avant. »
Maintenant, on se réveille, on jette un œil dehors,
et on se le remet sous la couette, le plus vite possible (si on peut !),
parce que dehors, c’est plus gris que gris, et mouillé à ne jamais en oublier
du linge dehors. Et ça dure comme ça depuis…
C’est simple, on se croirait en Angleterre.
Mais c’est même pas juste : on n’en a pas
les avantages. Les gens continuent à se bousculer pour monter dans le tramway,
sans attendre que les autres en descendent ; ils ne font toujours pas la
queue sans râler, et nulle part on ne trouve de bon curry ni de fish & chips. Et je ne parle même
pas du thé.
Les jardins ne sont pas devenus anglais. La pluie
nuit aux pelouses (cf. le stade dont j’oublie le nom). Nos parapluies ne valent
rien. Nous n’avons pas de cirés. Et combien d’entre vous, chers lecteurs, ont
en permanence une paire de bottes en caoutchouc près la porte d’entrée ?
Ah, vous voyez !
Hélas, le temps continue de nous bouder. Moins
qu’ailleurs, mais c’est juste que, nous, on n’a pas l’habitude.
Tout ce que j’entends dire c’est : "Je n’ai
jamais vu cela de ma vie !"
(À noter que j’ai aussi entendu des Bretons le
dire, comme quoi, on ferait mieux de se la fermer, parce que nous c'est rien, à côté de ce qui se passe ailleurs)
Mais quand même, il faut en parler, et on en parle. Et c’est là
qu’il faut noter que la pluie a transformé les Niçois en Anglais. On en cause, à l'arrêt du bus, les pieds trempés, on en cause dans les magasins, et on en cause même à la télé.
Quelques trouvailles :
"On va finir par rouiller"
"C'est moi, ou ça sent le moisi ?"
"Quel temps !"
"Ils ont prévu qu’il pleuvrait tout le
weekend / toute la semaine... "
etc.
Comme on le dit en anglais, "à chaque nuage gris, sa doublure rose", et, à ce propos, j'ai une jolie histoire à partager aujourd'hui :
À Nice, dès qu'il pleut, la vie s'arrête. Je me souviens des mots d'excuse de mes élèves en retard. "Il pleuvait sur la voie rapide"... Of course !
Eh bien, la pluie a sauvé la vie de deux de mes amis, qui auraient dû se trouver dans le "Train des Pignes", celui qui fait la navette entre Nice et Digne à un train de sénateur, entre vallées et gorges.
La semaine dernière il a emmené des amateurs de la châtaigne à la fête du même nom dans un village du haut pays. Mes amis avait envisagé de s'y rendre, mais, au dernier moment, la pluie les en a dissuadés. Quel bonheur, quelle chance, quel bel instinct, car ce train-là a déraillé, un énorme morceau de roche s'étant détaché pour tomber sur la locomotive. Quelques détails ici.
Finalement, on a parfois raison d'écouter sa flemme et sa réticence à se faire mouiller les pieds !
Voilà. Je vous ai aujourd’hui parlé de la pluie et
du beau temps. Ce n’est pas toutes les semaines que l’on disserte sur des
sujets profonds. Mais l’avantage, c’est que, sur ce coup là, au moins, on ne
risque pas de se disputer. Le sujet est certes ennuyeux, mais tellement
consensuel !
Alors, vive la pluie ?
Pour s’en persuader, un petit florilège musical, qui devrait vous mettre du baume au coeur :
Ici, la préférée, paraît-il, des fans de celui dont
je suis fan aussi !
Ça aussi on adore !!!!
Ah l’amour !
Petit ajout, car après la pluie, et avant le beau
temps, il y a la gadoue ;)
Ici, vous découvrirez des paroles que vous ne connaissiez pas, à chanter aux petits de votre entourage.
Et, pour finir, de quoi faire prendre à certains un petit coup de nostalgie, et pour conclure sur une note d’optimisme – Le BLEU nous reviendra, soyons-en sûrs, en moins ringard, on l’espère... et le mimosa aussi. Mais quand ?????
Super comme d'habitude
RépondreSupprimerBises
Georgette
J'en ai perdu mes repères : c'était pas la fête de la châtaigne, mais celle de la truffe ! On me pardonnera. L'essentiel étant la survie.
RépondreSupprimerMerci, Cathie !
RépondreSupprimerJe me demande .... peut-être il pourrait y avoir un nouveau film pour le Festival de Cannes?
Autant en emporte le vent du sud?
Les parapluies de Nice?
Chantons sous la pluie bleue?
«L'amour est bleu» - surtout dans le ciel de Nice ?
RépondreSupprimerOù est Vicky Leandros ?
Ici ?
Amitiés,
Joseph
Merci de l'ajout de cette chanson que j'avais complètement oubliée ! Et, oui, un film pourrait être tourné... mais aux studios de la Victorine peut-être (= à l'abri !) ?
RépondreSupprimer"Et la vie refleurira comme le mimosa"
RépondreSupprimerPaul Eluard cité par Colette Guedj