Août en France… Il paraît
que tout est fermé, et que plus rien ne se passe.
Une chose est sûre, il continue de s’y produire de
petites catastrophes domestiques, et tout autant de petits miracles. Je ne résiste
pas au plaisir de vous y associer.
Non, je ne vais pas couiner sur des pages et des
pages, vous connaissez la philosophie de ce blog, même si, pour être honnête,
j’ai eu quelques longues minutes la tête dans le sac.
Imaginez. Vous êtes tranquillement « en
vacances » à une heure de chez vous, et on vous appelle pour vous informer
que votre maison est dans le noir total. Plus de frigo, le congélo vous fait
des mares de flotte dans la cuisine ; plus de lumière, stores électriques
fermés ; plus rien de rien, et surtout pas moyen de remettre le
disjoncteur en route.
Vous rentrez à toute vitesse (malgré les radars)
pour trouver sur place une surprise agréable : vous avez pu joindre un
électricien, et un vendredi soir, qui plus est, et il est venu !
Ce n’est qu’un début…
L’homme de l’art fait son boulot : il cherche
la cause de la panne. Et commence par le gros frigo, un coupable idéal. Il faut
le tirer de sa niche. Pas une bonne idée, car le tuyau d’eau qui l’alimente explose
d’un coup. Non seulement il y a un problème électrique, mais maintenant, c’est
Venise dans votre appart’. Un vrai ruissellement, le temps de se rappeler où et
comment couper l’eau !
Au lieu de bidouiller le tableau électrique, voilà
votre électricien occupé à écoper frénétiquement à vos côtés. Tous vos draps de
bain y passent. Cela prend un certain temps…
Puis il se remet en quête de la cause de la panne.
Mais l’heure tourne. À 21 heures, le verdict tombe : il ne peut plus rien
faire que de dépanner provisoirement à l’aide d’une ou deux dérivations. Votre
cuisine (très sale) ressemble à un plat de spaghetti.
Il a quand même remis la lumière en route. Et le
frigo. Et le store.
« Vous revenez quand ? »
Ah, ben… problème. C’est le mois d’août. Il part en
vacances lundi ! Mais très désolé de votre galère, il vous prend peanuts pour sa peine.
Deuxième acte.
Vous repartez pour la nuit. Le lendemain vous avez
une petite signature de bouquins à Saint-Cézaire, vous vous souvenez ? À la suite de quoi,
vous rentrez à la maison, ayant entre-temps, oh miracle des chaînes amicales,
trouvé un plombier pour venir tout vérifier ; l’électricien, ce sera
lundi.
Vous arrivez : tout a resauté. Larmes. Le
temps de réenclencher le disjoncteur et de débrancher diverses bricoles, dont
le frigo, qui de toute façon ne marche plus.
Le plombier vient, comme promis. Il confirme que
tout est sous contrôle, que les robinets vont tenir, et que le "suspect" est bien
fermé. Pour ce qui est du tuyau du frigo, faudra voir avec un réparateur de
frigo. Logique.
Il repart. Vous n’en croyez pas vos oreilles :
il ne vous demande pas un centime d’euro !
Troisième acte.
Le lundi.
À 10 heures, vous appelez votre dépanneur habituel
d’électro-ménager. Celui que vous faites venir chez vous depuis, oh, bien … 30
ans ? Qui vous a vendu et installé quelques machines pendant tout ce
temps… Il est en vacances, son magasin est fermé. Mais il arrive quand même chez
vous à 14 h 30.
Le deuxième électricien, lui, arrivé à 11 heures, restera
jusqu’à 15 heures. Il vous fait tout sortir pour vérifier chaque prise cachée. Votre
appart’, c’est pire que … je ne dis rien, je ne veux pas me faire plus
d’ennemis que je n'en ai déjà.
MAIS, au bout de ce temps, les deux artistes ont
chacun trouvé la cause des deux pannes, concomitantes mais non reliées l’une à
l’autre ! Pour l’une, il suffisait (!) de changer une ligne en
tirant un câble sous le sol du séjour. Une bricole.
Ça y est. On a du courant, tout remarche… sauf le
frigo, à qui il manque une pièce. Enfin, il fonctionne, mais il est à
surveiller. La pièce ? Ah, vous savez, c’est le mois d’août. Les usines
seront peut-être fermées, les fournisseurs partis en vacances…
(Mon frigo a beau être américain, il dépend des
Français pour sa survie, et s’il meurt, il faudra changer la cuisine qui est
quasiment construite autour, on n’en fait plus de ces dimensions-là…).
Patience.
Quatrième acte.
Le lundi soir.
Coup de fil du dépanneur. La pièce sera disponible demain
matin, et il viendra dans la foulée la remplacer.
Ce qu’il a fait, dès le mardi matin, comme promis.
La pièce coûte plus cher que la main d'œuvre. "C'est la lire qui est chère" me dit-il gentiment. Tiens, la pièce vient d'Italie ? Mais je croyais qu'elle était passée à l'euro... J'ai encore de l'eau dans les oreilles : il me parlait d'une "lyre", nom donné à la résistance en raison de sa forme...
Moralité, pour ceux et celles qui sont arrivés au
bout de ce récit, qui n’a, finalement, aucun autre intérêt que ce que je vais maintenant
écrire :
Tous ceux qui disent que les artisans sont des
fainéants et des escrocs peuvent aller s’installer dans un pays où l’esclavage
est encore de mise. Il y en a plein.
Ici, à Nice, j’ai la preuve que :
1) la gentillesse et la compétence existent encore,
quel que soit l’âge du capitaine, pardon, de l’artisan.
2) la solidarité existe (« je vous appelle de
la part de… » )
3) l’honnêteté aussi.
Alors, comme me l’a dit l’un de nos secouristes,
devant ma mine défaite au-dessus d’un seau d’eau : « Mais voyons, ce
n’est que du matériel ! »
Le philosophe, c’est lui. Que sa lumière soit.
Voilà, maintenant que j’ai à nouveau des glaçons,
mes amis sont les bienvenus pour arroser cela ! Et je leur donnerai mes bonnes adresses en
prime.
En voilà déjà une, celle de HOME MÉNAGER, ici.
Bon mois d’août à vous aussi !
IMAGE PRISE ICI.
Ce n'est pas drôle du tout en effet mais ton texte est génial !
RépondreSupprimerBises
Georgette
Moi qui n'aspire plus qu'à entrer dans un couvent juif - vulgo yechiva - je dis aussi : tout cela n'est que matériel,et me dis aussi qu'on peut, comme Cyrano, ne manger qu'un bout de pain et des olives, avec trois grains de raisin pour dessert, et l'essentiel des besoins est couvert. Bien sûr, un petit whisky par dessus, et on the rocks, ne serait pas de trop! Smile.
RépondreSupprimerAlbert
Super, Catherine.
RépondreSupprimerLe mois d'Août ... le meilleur mois pour le repos et les loisirs et vous devez prendre aussi la sieste de midi dans le Sud!
En Grande-Bretagne à dix-sept heures, il est temps pour le thé. Essayez de trouver un artisan à ce moment-là tous les jours de l'année ................!
Telles sont les faiblesses de grande nécessité.
Joseph :-)
Quel humour et quelle philosophie; Bravo
RépondreSupprimerIl y a des gens de bonne volonté partout et on les trouve d'autant plus facilement qu'on leur envoie les bonnes ondes.
RépondreSupprimerEn revanche tout élément électroménager encastré est une grenade qui ne
demande qu'à se dégoupiller. A limiter aux fours et plaques de cuisson!
Eh oui, en effet... Au départ c'était prévu autrement, et puis il s'est construit des rangements autour.... La prochaine fois, on évitera, et merci du conseil !
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