L’actualité récente m’a un peu rassurée.
Après avoir, il y a peu, mis en doute la capacité
des filles et des jeunes femmes à sortir de la guimauve rose – que dis-je, de la
barbe à papa – dans laquelle elles grandissent, voilà que nous sont arrivées, il y a quelque temps, des images
plus que rassurantes, en provenance du pays même où est née la très
controversée poupée Barbie.
Loin de moi l’idée de m’immiscer dans
la politique d’un pays étranger et néanmoins ami depuis belle lurette –
n’est-ce pas M. de Lafayette ?... Pourtant, il me semble nécessaire de (parfois,
toujours ?) s’insurger lorsque les droits les plus fondamentaux des femmes
sont mis en danger, et par qui ? Par un homme. En tout cas, là-bas.
Ainsi que je le disais précédemment*,
nous nous sommes battues, nous avons défilé, nous avons réclamé, nous avons
voté, tout cela afin de pouvoir disposer librement de notre corps.
En France, des hommes ont dû
céder : Madame Veil nous a libérées. La loi est passée.
Aux États-Unis, des femmes et des
hommes ont été tués parce qu’ils
voulaient faire appliquer cette même loi, quand bien même celle-ci avait été
votée dans leur état. Des médecins, des infirmières, des réceptionnistes, des
policiers … Des centaines de ses défenseurs ont été blessés, menacés. Des
maisons ont été incendiées, des bombes posées, des menaces de mort proférées.
Et voilà ces atteintes validées, ce droit
bafoué par le nouveau représentant de ce pays. Remis en question, d’un simple jet
de tweet.
Alors, les femmes sont descendues
dans la rue.
Elles ont marché.
Elles ont marché à Washington DC, sur
les traces de Martin Luther King Jr.
Elles ont marché à San Francisco, à
Chicago, à NY City, à Boston… Dans les grandes villes, partout, elles ont
marché. UN MILLION d’entre elles, toutes couleurs confondues, ont marché, à
travers le pays.
Et qu’avons-nous vu sur les images en
provenance de l’Amérique ?
Leurs écharpes, leurs T-shirts, leurs
chapeaux étaient… roses.
De ce rose indien qui nous rappelle les
sixties.
Mieux encore : leurs si mignons
petits bonnets aux oreilles de chat (pink pussy hats) étaient chargés d’humour autant que de révolte : si l’on
se rappelle ce que le mot « pussy »
évoque en anglais (comme en français) l’allusion sera très claire. C’est tout
un sexe qui refuse d’être asservi ! J’ajouterai : pas même par les campagnes
anti-cancer du sein, qui se sont aussi appropriées la couleur rose**, en écœurant
à jamais celles qui ont subi cette maladie.
Image prise sur Facebook
Bien plus révolutionnaire que tout autre
emblème, bien plus parlant que tout slogan, ce rose américain est un
espoir : ces femmes sont notre avenir à toutes, quels que soient notre nationalité,
ou notre âge. Même TIME l'a saisi !
Amies anglophones, cliquez sur ce lien, et prenez la mesure de leur projet phénoménal. Amies tricoteuses, à vos aiguilles, et amies de tous âges, soutenez-les, afin que la seule dictature
tolérable, là-bas comme ici, soit celle des roses…
Kitsch, j'ai versé dans le kitsch ? Vous croyez ?
**Lire ici un article de l'Express sur "La Guimauve d'octobre" - cela fait réfléchir.
Les paroles de ce fou dangereux m'ont laissé penser qu'il ne pourrait pas accéder au pouvoir en ayant toutes les femmes contre lui.
RépondreSupprimerHélas, trois fois hélas, nombre de femmes ont voté pour lui.. Que conclure ?
Ce n'est pas moi, qui ai exalté la vie en rose et la grande Edith, qui dirais le contraire. Albert (cf.A.Bensoussan "Piaf" in Folio-biographies).
RépondreSupprimerCathie, merci d’avoir attiré l’attention sur cette lame de fond féminin.
RépondreSupprimerQuant à moi, j'ai toujours tâché de maintenir la plus grande discrétion, en évitant tout commentaire public sur les affaires intérieures de la France, tant que je n'aie pas la citoyenneté française, ainsi que sur les affaires intérieures d'autres pays. Telle est, pourtant, l'interdépendance de notre monde que le temps de ce genre de discrétion me paraît dépassé, surtout quand il s'agit du pays le plus influent de la planète où des membres de la nouvelle équipe au pouvoir profèrent déjà des menaces contre l'Europe et contre des pays européens. Il s’ensuit que nous devons tous nous unir pour la défense de nos institutions et de nos acquis démocratiques, en résistant fermement tous ceux, d’où qu’ils viennent, qui œuvrent à les détruire en nous divisant.
D'autre part, j’ai l’impression que les immenses manifestations des femmes aux Etats-Unis dépassent de très loin le cadre du féminisme, et que le triomphe récent d’un machisme bas-de-gamme ait pu enfin porter au réveil non seulement des femmes, mais – ce qui est autrement plus important – du féminin dans notre monde si gravement déséquilibré. Voici donc un événement marquant. J’y vois le début d’un mouvement que j’attends depuis presque soixante ans.
Peter