Nous autres, Français, sommes très
attachés à notre langue. Bien évidemment nous respectons et honorons notre Académie française, que le monde entier
nous envie, et qui est la garante de ce qui est acceptable, ou pas, en matière
linguistique.
Ce respect affirmé n’empêche pas nos
concitoyens de s’asseoir allègrement sur ses recommandations, ainsi que l’on
peut le noter quasi-quotidiennement en écoutant ceux qui parlent à la radio ou
à la télévision. Pour rester dans l’air du temps, cela fait un peu penser aux politiciens
qui réclament une justice expéditive pour les truands, mais s’offusquent de se
la voir appliquer avec la même célérité. La presse, qui n’a cure des
diktats, nous réjouit de ses trouvailles faussement anglo-saxonnes, mais assurément snobs.
Cessons donc de tourner autour du (jack)pot, il est temps
que je partage avec vous les perles récoltées récemment, avec l’aide de mon
acolyte qui a de la feuille – j’ai nommé le musicien Michel Borla.
Les rubriques gagnantes sont les
suivantes :
En déco, une mention spéciale pour :
... qui gagne le concours haut la main grâce aux merveilles suivantes :
– Un terrarium pour verdurer son habitat autrement…
– La touche green
qu’il vous faut.
On en reste muet d’admiration, sinon vert de rage.
– 5 sites design pour shopper de la déco pour les enfants.
De l’anglais « shop », acheter - à
ne pas confondre avec choper, ni pécho, sous peine de chopper – verbe qui, lui,
signifie faire un faux pas.
– 10 rangements pour « pimper » sa salle de bains. Du verbe anglais pimp, autrement dit « revamper » … oops, pardon ! Traître,
le terme, car il renvoie aussi au proxénétisme… à moins que ce ne soit une
allusion à l’adjectif français « pimpant » ? On remarque les guillemets, tout de même.
– Des rangements pour décaler la décoration de sa salle de bains.
Alors là, j’avoue, je cale !
– 12 rocking chair (sans s) pour chiller tout l’hiver. Focus sur cette chaise pas comme les
autres.
Chiller : de l’anglais « chill
out » se détendre, avec ici la connotation hivernale de chill qui signifie
également rafraîchir. Ils sont très forts chez MCM ! Quant au focus… ce n’est
jamais qu’un coup de projecteur.
En politique :
Cette idée-là, je ne l’achète pas.
Cueillie sur C
dans l’air, encore un emprunt à l’anglais « I don’t buy it » : je n’adhère pas.
En culture :
– C’est cu-cul la pral’.
Pour ne pas se fouler, ni avoir l’air d’une
mémé en citant dans son intégralité cette expression démodée et à l'orthographe fluctuante : voir aussi cul-cul la praline,
pour les plus jeunes.
En météorologie :
– Les Hauts de France sont intéressés par une dépression.
– Le ressenti
estival n’était pas toujours au rendez-vous.
No comments :)
No comments :)
En pédago-lingua
(Ça y est, je succombe à la tendance) :
(Ça y est, je succombe à la tendance) :
– Il y a un déplacement du centre de gravité des
compétences.
– Le problème est centré
autour de…
– Total des
courses …
Le résultat doit être nul.
En agriculture :
– On est sur du
poireau.
En psychologie :
– Le couple relationne
avec le monde extérieur.
En vrac :
– J’ai reçu des coups de téléphone
d’amis que je connais.
Récolté sur France
Inter – les amis que l’on ne connaît pas en sont-ils vraiment ?
– Deux accidents qui peuvent vous poser souci.
Poser (un) problème, causer (du) souci ? Hélas, un accident est si vite arrivé !
– Asap : j’avoue
avoir utilisé cette abréviation, venue de l’anglais « as soon as possible ».
Cette injonction est souvent placée au bas d’un courrier électronique qui requiert une réponse rapide. NB : Répondre ou agir dès que possible, ce ne serait pas
plus long à écrire.
– Alors, donc, du coup, finalement (avec sa variante"au final", si élégante) ...
Ce ne sont-là que des tics langagiers, mais quand on les entend, égrenés en chapelet, et répétés dans chaque phrase (par un invité de La libre antenne, sur Europe 1), on oublie ce que le locuteur souhaite prouver, car au lieu de l'écouter, on en compte les occurrences – comme les bons vieux "n'spas" de notre prof' de physique de terminale. Eh oui, on fut moqueur, mais ça c'était avant.
– Alors, donc, du coup, finalement (avec sa variante"au final", si élégante) ...
Ce ne sont-là que des tics langagiers, mais quand on les entend, égrenés en chapelet, et répétés dans chaque phrase (par un invité de La libre antenne, sur Europe 1), on oublie ce que le locuteur souhaite prouver, car au lieu de l'écouter, on en compte les occurrences – comme les bons vieux "n'spas" de notre prof' de physique de terminale. Eh oui, on fut moqueur, mais ça c'était avant.
Enfin, et en guise de fin :
L’imagination est parfois au pouvoir,
tout comme l’anglais. Le reste du temps, la facilité l’emporte. On en sourit
volontiers. Il arrive même qu’on y succombe, pas vrai ?
Oh là là, Cathie, tu t'amuse quelquefois !
RépondreSupprimerLaisse-moi penser ..
Je vais zapper la 'television channel' ?
Amitiés!
Joseph
:-)
Je suis comme toi, Cathie, attentif à tous ces dérapages et faux-pas. Mais il y a aussi les tics de langage et les mot ou expressions que tout le monde se rapporte et qui font florès : actuellement, après l'emploi ravageur de "j'hallucine", on reçoit pêle-mêle "sidératrion", "sidérer", "écouter en boucle" comme autant de psittacismes. Ouvrons l'oeil ou plutôt l'oreille (ou comme tu dis "la feuille"). Bises d'Albert
RépondreSupprimerIl vaut mieux en rire, effectivement car au moment où on les entend on sent la colère monter...
RépondreSupprimerj'aime aussi beaucoup 'possiblement' et 'compliqué' qui remplace avantageusement 'difficile', 'perturbé', 'gênant', enfin tout ce qu'on veut, comme dans 'une météo compliquée', un match compliqué' j'ai même entendu à la radio 'la mort c'est compliqué'....
HA HA HA HA HA HA ....A la lecture de ce billet, pas de colère du tout...Un énorme éclat de rire ...BRAV0 CATHIE !
RépondreSupprimerGE0RGETTE
Effets stimulants du blog: rien qu'aujourd'hui:
RépondreSupprimerJournée internationale des droits des femmes:'Elle s'est faite esclavager' (il me semble que l'accord est 'fait' d'ailleurs) Rubrique poésie, donc mais l'auteur(e) a l'excuse de l'âge.
Et récemment cueilli sur Fr Int:
Un témoignage qui a ému les réseaux sociaux (rubrique morphing)
'Sous couvert de off, il nous disait que...' (rubrique branchouille)
Une opinion unanime et unanimement partagée (M. Hortefeux, rubrique enfumage)
A suivre....
Excellent,dire tout haut ce que l'on pense tout bas, je rajouterais impacter qui m'énerve au plus haut point! Et pour conclure, voilà, du coup, y a pas d' soucis. ..... tic, quand tu nous tiens !....
RépondreSupprimerAh oui, merci, "impacter", bien sûr !
SupprimerEx : "Les grèves vont impacter le traffic sur les Bouches du Rhône".
Sur... forcément... Allez, on continue la traque ?
J'ai oublié de mentionner ce qui revient mille fois par jour : EN FAIT !
RépondreSupprimerÀ intercaler entre "donc" et "du coup", naturellement ! Merci aux observateurs de mon atelier d'écriture qui me l'ont signalé.
AJOUT PRINTANIER :
RépondreSupprimer"Les must have du printemps"
&
"Aménagez votre outdoor"...
Toujours sur Marie-Claire Maison, qui tient à garder sa place en tête de notre palmarès !
Aïe, c'était "les must have déco du printemps, ce qui fait toute la différence !
SupprimerOn me signale, et je rajoute avec mes remerciements : "Au final","au global", et "c'est que du bonheur". J'ai aussi adoré entendre, à propos d'un vin "Là, on part sur des notes boisées" (ou fruitées...) - un grand classique, sans doute validé, et très évocateur. Il y a beaucoup de poésie, chez les sommeliers !
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