Précédemment, j'ai dit, ici même,
que j'attendrais la parution de ce titre de Martin Winckler en édition poche
avant de me le procurer, et d’en rendre compte.
Il semble que l’impatience d’en
savoir plus sur les héros d’Abraham et
fils ait prévalu, permettant la lecture de ce qui va suivre.
Impatience est en effet le terme
approprié pour résumer le sentiment qui saisit le lecteur* au fil de ce récit très
original.
Tout d'abord, celle de comprendre qui sont les personnages dont les histoires ponctuent ce roman construit en cinq parties, précédées d'un prologue et suivies d'un épilogue. Chaque partie étant elle-même dédiée à une période historique (Préhistoire, Antiquité et Moyen Âge, Anciens régimes, Révolutions, Temps modernes) ancrée dans notre belle France. D'où le titre dont on est ravi de très vite décrypter le double sens.
Tout d'abord, celle de comprendre qui sont les personnages dont les histoires ponctuent ce roman construit en cinq parties, précédées d'un prologue et suivies d'un épilogue. Chaque partie étant elle-même dédiée à une période historique (Préhistoire, Antiquité et Moyen Âge, Anciens régimes, Révolutions, Temps modernes) ancrée dans notre belle France. D'où le titre dont on est ravi de très vite décrypter le double sens.
Ensuite, il y a l’impatience de
deviner qui parle, quand et à qui, car les locuteurs sont nombreux, et leur mise en scène très élaborée. Les pièces
de cet immense puzzle se positionnent une à une, avec lenteur et sûreté. Le
lecteur n’a qu’à se laisser guider sans trop se poser de questions. Les
réponses lui arriveront avant que son impatience ne prenne le dessus. Il ne
lâchera pas le livre au milieu de ses 514 pages, et en sera récompensé.
Et puis, il y a, comme dans
tout bon roman, l’impatience de savoir ce qui va arriver à Franz, son héros principal, qui se doit d'affronter un ou deux épisodes de « rencontre avec la
mort », avant de s’en sortir grandi. Sans oublier, bien entendu, la
superbe pirouette finale, qui est digne des meilleurs scénarios : Martin Winckler
n’a pas loupé une miette de ses explorations narratives nord-américaines, que ce
soit en matière de cinéma, ou de littérature.
Mais ce n’est pas tout.
Ces Histoires de Franz sont aussi les nôtres, surtout si nous sommes
plus ou moins ses contemporains.
Retraçant la lutte des femmes pour le
droit à la contraception, les efforts des enseignants en quête de méthodes
fondées sur la curiosité et le respect de l’autre, Martin Winckler peint par
petites touches (et parfois à la brosse) un tableau qui nous est
familier. Et encore plus si l’on a été soi-même élève ou professeur dans les
années 60-70. La façon dont l’auteur aborde les temps forts de la deuxième
partie du XXème siècle – en évoquant les conséquences de la guerre d’Algérie, les
soubresauts du monde médical, ou celui de l’éducation – nous les rappelle de
manière aiguë. La famille Farkas en devient l'étendard...
Ajoutons que si ce roman touche ceux qui ont vécu cette époque, il convient aussi d'en conseiller la lecture à tous les parents d’adolescents, et à ces derniers eux-mêmes.
En
effet, jamais ailleurs nous n’avons lu une telle évocation de l’embarras que causent à un jeune garçon les manifestations visibles, palpables, et surtout très inconfortables, de sa puberté… Quant à la description de l’état
douloureux dans lequel une acné résistante peut plonger le même individu, elle est à la fois saisissante, criante de vérité, et très émouvante.
Les jeunes gens d'aujourd'hui qui en subissent toujours les effets seront réconfortés par les Histoires de Franz : leur mal-être est raconté dans un livre, afin que tous en prennent la mesure. Ils se sentiront moins seuls, le matin, devant leur miroir. Mieux, ils pourront espérer devenir un jour aussi sereins que son auteur semble l'être. À une condition, peut-être : celle d’apprendre à écrire. De fait, si le premier tome de cette trilogie annoncée était un hymne à la lecture, celui-ci est une ode à l’écriture, celle qui nous sauve, alors vite, à vos claviers, les jeunes, elle vous sauvera aussi !
Les jeunes gens d'aujourd'hui qui en subissent toujours les effets seront réconfortés par les Histoires de Franz : leur mal-être est raconté dans un livre, afin que tous en prennent la mesure. Ils se sentiront moins seuls, le matin, devant leur miroir. Mieux, ils pourront espérer devenir un jour aussi sereins que son auteur semble l'être. À une condition, peut-être : celle d’apprendre à écrire. De fait, si le premier tome de cette trilogie annoncée était un hymne à la lecture, celui-ci est une ode à l’écriture, celle qui nous sauve, alors vite, à vos claviers, les jeunes, elle vous sauvera aussi !
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*NB.
Quand j’écris « le lecteur », c’est générique. Les lectrices sont
concernées également, cela va de soi. Je ne suis pas une adepte de l’écriture inclusive. Il me plaît que le genre féminin soit ainsi inclus dans le
masculin – sachant, bien sûr, qu'il ne faut pas confondre genre et sexe !
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Formidable présentation qui rend effectivement impatient de lire..Merci Cathie..
RépondreSupprimerTrès bonne incitation à la lecture de ce ce beau Winckler
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