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Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

mercredi 16 mai 2018

LA CASA DE PAPEL : UNE HISTOIRE DE COUP DE FOUDRE.



¿CASA DE PAPEL? 
¿Que es eso? 

Ou bien, comme on le dirait chez moi, "Kesako ?"

Hélas pour certains d’entre vous, il s’agit là d’une série espagnole que l’on ne peut voir que si l’on est abonné à Netflix, ou bien en (volant) achetant les DVD de la première saison. 

Je vais tout de même en rendre compte ici, car à mon avis, il s’agit de l’une des meilleures séries que j’aie vues – et ma carrière de « série-phage » n’est pas toute récente, loin de là !

Le pitch, en quelques phrases (évidemment) : 
Un gang de 8 braqueurs, dirigé par un génial « Professeur » prépare pendant des mois l’attaque de la Maison Royale de la Monnaie d’Espagne. Une fois sur place, ils prennent en otage tous les employés et leur directeur, et fabriquent avec leur concours forcé les deux milliards d’euros non traçables qu’ils comptent emporter. Le Professeur orchestre l’opération depuis une cache extérieure proche, un hangar minable. Son mot d’ordre est de ne tuer ou ne blesser personne. 



"La casa de papel", ou maison de papier
renvoie à la maquette en papier exécutée
par le Professeur pour préparer l'opération. 
Ce titre évoque aussi le papier monnaie, bien sûr. 




Seule anicroche à un plan magnifiquement mené : l’amour. Je dirais même le coup de foudre. En effet, le Professeur et Raquel Murillo, l’inspectrice chargée de l’enquête, tombent amoureux raides dingues l’un de l’autre… sans que Raquel sache à qui elle a affaire, naturellement. Enfin, pas tout de suite...
Et voilà. 

Or l’angle amoureux n’est pas le moindre des atouts de cette série. 
Même si celle-ci est violente, et parfois sanglante, (avec l’avertissement de rigueur dès son ouverture) on y adhère, en raison des éléments personnels à chaque personnage. On s’attache à ces voleurs, dont chacun porte le nom d’une ville : Berlin, Tokyo, Rio, Denver etc. 

Certes, ce sont des vilains, qui s’attaquent à des otages innocents, et à la société elle-même, que la police défend. Pourtant, disent-ils, ils ne volent personne, puisque cet argent qu’ils fabriquent sur place n’a pas encore de propriétaire... En arrière-plan sonore, le chant qui les unit n'est autre que Bella Ciao.  
Regardez, et surtout écoutez-moi ça !!!

Ces braqueurs, qui ont chacun leur spécialité, ne souhaitent rien d’autre que d’échapper à leur vie médiocre, sans tuer quiconque pour cela. Et chacun a son amour secret. Ils ne veulent aucun mal aux otages… dont l’une tombe même amoureuse de son gardien. Ah, l’amour ! Nous y voilà : amour filial, amour fraternel, amour maternel, amour tout court. Fidélité à une promesse donnée. Fidélité à un idéal. Tels sont les ressorts qui animent les protagonistes de cette histoire, bien davantage que l’appât du gain – même si celui-ci est irrésistible. Les milliers de billets de 50 euros qui sortent des machines sont fascinants, il faut l’avouer. Ce sont ces contradictions inhérentes au scénario qui le rendent si original.  

Et puis, il y a aussi, lisible au second degré, une dénonciation du machisme ambiant : les femmes, même compétentes, même au pouvoir, sont accusées de ne pas être au top, sûrement parce qu’elles ont leurs règles. C’est vrai du côté des flics, mais aussi de celui des braqueurs. De chaque côté, la prise de pouvoir par une femme fait long feu. 

L’essentiel, pour conclure :
La série, incroyablement bien menée, est totalement addictive, du genre à vous en faire dévorer trois épisodes à la suite. Et, en même temps, on en savoure chaque moment, car les scénaristes sont des rois du suspense et de l’émotion. Quant aux acteurs, ils sont tous parfaits dans leur rôle, cela va de soi ; on les adore ou les déteste avec jubilation. 

C’est dit. La verdad es que LA CASA DE PAPEL me gusto mucho. D’autant, on le voit, qu’elle m’a permis d’actualiser mon espagnol ! Mes souvenirs d'étudiante m’ont à peine aidée à comprendre ses dialogues truculents. Vive le sous-titrage, très bien fait du reste, on ne le dit pas assez souvent. Et merci aussi à Álex Pina, son génial créateur. 

On nous annonce déjà une saison 3. 
Ah bon ? Est-elle vraiment pertinente, après ce dénouement stupéfiant ? 
À suivre, quand même – ¡claro!, bien sûr !


Quelques-uns des personnages 
de la série entourent 
"Le Professeur" (Álvaro Morte)
revêtus de la combinaison rouge et du masque de Dali
qu'ils font également porter à leurs otages, 
afin de décontenancer la police.
(Image annonçant la saison 3.) 

Pour plus de détails pratiques, cliquez ICI.
Et , pour la page wikipedia qui vous en dira tout en français sur la série. 






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