Je sais, j’arrive après la
bataille. Le film est sorti depuis quelques semaines déjà. Mais c’est ainsi,
quand on n’a pas de carte de presse, on n’est pas invitée à l’avant-première,
et on doit se fier à son instinct avant de décider si oui ou non on ira le
voir, en payant sa place comme tout le monde.
Donc,
j’y suis allée, et j’ai adoré. Je vous laisse le soin d’en découvrir le
synopsis ici, mais
ce n’est pas là une prose qui vous mettra l’eau à la bouche.
Je
vais donc essayer de le faire !
1)
C’est une parodie de western. Il y a les bons, et les méchants, donc. Les bons ont de
bonnes raisons de traquer les méchants, qui sont très, mais vraiment, très
méchants. Les bons agissent, certes au nom de l’argent, mais surtout au nom de
l’amour. Il est annoncé comme une sorte de « western spaghetti ». On y
parle pourtant allemand, ce qui est bien plus original que l’américain de l'Italien Sergio Leone, même si l’hommage à son humour
est nettement perceptible.
2)
C’est un film
qui nous tient par ses acteurs, tous phénoménaux : l’Autrichien Christoph Waltz, qui a fait son chemin, depuis ses apparitions dans Rex chien flic (adoré de ma maman, en son temps) ou Inspecteur Derrick ! Déjà
exceptionnel dans Inglorious Basterds,
il nous bluffe totalement dès qu’il apparaît, dans la première scène, menant
une carriole surmontée d’une molaire brinquebalante : il est censé être
dentiste, mais de l'arracheur de dents, il n'a que la mauvaise foi – servie par un dialoguiste
de génie. Il y a bien sûr Leonardo DiCaprio, en vilain sudiste assoiffé de
sang et de combats entre esclaves, et Jamie Foxx - le héros, esclave libéré par
le personnage incarné par Waltz –, dont on ne peut
qu’approuver la quête meurtrière. Le jeu
en vaudra la chandelle.
3)
C’est un film
distrayant : d'une durée annoncée de 2 heures 44 minutes, il passe à toute
vitesse. C’est assez rare pour être souligné.
4)
C’est un film
dont la musique vous saisit, à votre insu. Un mélange rauque de soul music des années 60, d’allusions aux sonorités stridentes des spaghetti westerns et même au rap
contemporain. Un échantillon ici. Et encore ici, pour un clin d'oeil à Ennio Morricone.
5)
C’est un film
drôle : on est plié de rire aux moments les plus inattendus. À cause des
dialogues, comme je l’ai déjà dit, qui jouent sur les différents niveaux de
langue, (surtout en anglais) mais aussi de par le jeu des acteurs et grâce au comique de situation. La séquence qui montre des aspirants membres du Ku Klux Klan en train de se débattre avec leur cagoule aux trous (pour les yeux) mal placés est tout bonnement hilarante.
6)
C’est un film
plein de suspense. On se doute de ce qui
va se passer, mais on est surpris à plusieurs
reprises. Et même renversé !
7)
C’est un film
d’époque. Ceux et celles qui n’ont gardé de celle de l’esclavage aux USA que
des flashes inspirés par Autant en emporte le
vent, seront instruits par ce tableau réaliste d’une période pas si
lointaine. On en sort admiratif du chemin parcouru. Au passage on y admire le travail des costumiers/costumières.
8)
C’est un film
qui montre la stupidité des théories racistes, telles que celles qui s'appuyaient sur la pseudo science appelée phrénologie.
Calvin Candie (DiCaprio, fascinant dans ce rôle) développe la théorie selon laquelle les noirs auraient dans le crâne
une zone de servilité qui déterminerait leur état d’esclaves, et donc leur
infériorité. Cette approche a eu ses adeptes bornés au XXème siècle aussi, avec
les résultats que l’on connaît.)
Voir ici pour une analyse en anglais.
De même, dans Django, les maîtres
sudistes écoutent la douce mélopée de la harpe tandis que leurs esclaves agonisent
dans d’atroces souffrances. Cela résonne pour ceux d’entre nous qui se
rappellent l’amour des SS pour la grande
musique…
9)
C’est un film riche en allusions. La plus
belle, la plus énorme étant celle qui est faite à la légende de
Siegfried : Django, le héros part en quête de sa bien-aimée nommée, non
Brunehilde, mais Broomhilda (mot à mot « Hilda au balai ») – et,
comme Siegfried, il vaincra tous les dragons pour la sauver, sa belle.
Kerry Washington
10) C’est un film qui est donc immoral et moral à
la fois. Immoral, car on y tue toutes les cinq minutes, de la manière la plus
rouge qui soit. Le sang éclabousse l’écran, les boyaux éclatent, les balles
touchent au cœur… les méchants, et le public, ravi de les voir ainsi trucidés. On tremble, jusqu'au bout, tout en se remémorant la phrase d’Alfred Hitchcock :
« It’s only a movie ! »
« It’s only a movie ! »
Mais
« What a movie ! »
Géniaux tes commentaires ! Pour tout dire j'hésitais à aller le voir et au vu de tes arguments je vais y courir ! Merci Cathy
RépondreSupprimerGeorgette
merci cathy , tu m as donné envie d aller voir ce film ( super les extraits musicaux ) au prochain commentaire ??? Eliane
RépondreSupprimerEtant donné que "Django déchaîné " est un film de Quentin Tarrantino et, en plus, avec l'acteur Leonardo DiCaprio - il s'agit d'un film qui, sans doute, va attirer un large public. Bien souvent, un bon film avec une partition de musique bien choisi devient une expérience inoubliable.
RépondreSupprimerMais pourquoi utiliser le buste de Néfertiti ? A mon avis, l'image de la belle Cléopâtre aurait été un meilleur choix, et plus fidèle à l'histoire. Peut-être je pinaille trop ...... !
Merci beaucoup pour la critique.
Joseph