Malheureusement pour ma chère tante Aline, qui était une pianiste exceptionnelle, un professeur recherché par les plus talentueux concertistes, et une grande amoureuse (de Mozart, en particulier), je ne suis guère musicienne. Au grand dam de feu ma belle-mère, ni son fils, ni moi n’avons l’oreille absolue, tout juste l’oreille en coin, pour y recueillir les rumeurs du temps, et les propager à notre façon.
Ce n’est pas que je n’aime pas la musique, pas du tout. C’est juste que je ne suis pas capable de dire pourquoi tel morceau me plaît, ni de le décortiquer comme je le fais d’un texte écrit, un domaine dont j’ai appris le solfège. Mes goûts sont donc extrêmement éclectiques, fantaisistes, et je ne tenterai jamais de les justifier avec des arguments techniques. Je me contente de dire très bêtement, j’aime ou je n’aime pas.
Tout cela pour dire que je suis fan de Michel Borla.
Je vais être claire : ce n’est pas par complaisance, parce que c’est un ami, que je me mets à rédiger un compte-rendu après chacun de ses concerts. Pas du tout. C’est tout simplement parce qu’ils me réjouissent.
Le dernier de ceux-ci a eu lieu à un endroit où Michel Borla et ses deux acolytes, Primo Francoia et Antoine Hansberger s’étaient déjà produits, LA TRINQUETTE, à Villefranche-sur-mer.
Je recommence.
C’est le premier soir où il fait doux au point de sortir en tenue légère.
La mer est belle à en faire mal au cœur rien que de l’effleurer du regard, le long de la Basse Corniche au macadam lisse comme un billard.
Les bateaux sont de sortie, et un immense paquebot de croisière attend dans la rade le retour de ses passagers. Une noria de navettes l’entoure.
La route qui mène vers la Darse n’est, elle, pas encore embouteillée.
LA TRINQUETTE est toujours là, ancrée avant le port ; quelques tables sont déjà occupées ; d’aucuns y devisent calmement en sirotant un apéro.
Les musiciens sont à l’intérieur, attablés. Ils ont déjà fait la balance (là, je frime en étalant des connaissances acquises lors des concerts précédents), les instruments attendent sagement que leurs maîtres aient fini de se restaurer.
Les amis, heureux de se retrouver, se congratulent, choisissent leur table, commandent à boire et à manger, et l’on sait que ce sera bon.
Tout cela fait partie de l’ambiance chaleureuse d’un lieu qui accueille volontiers les talents les plus divers. Le responsable du lieu, Jean-Charles, en est l’artisan actif depuis déjà quelques années.
On est prêt à écouter le TrioXpresso.
Il faut que je dise quelque chose : Michel Borla a changé.
Il a changé de look, d’abord, en coupant court sa tignasse, et ça lui donne un air juvénile et branché que nous toutes, on aime beaucoup.
Il a changé en trouvant un super nom pour son groupe, un nom qui fait penser à plein de choses agréables ; pas rien qu’à du café.
Il a changé, en prenant de l’assurance, et sa présence sur scène est plus forte, plus, comment dire… affirmée qu’avant.
Il a changé en composant une musique plus alerte, plus entraînante, faite de rythmes qui donnent encore plus envie de bouger, de taper du pied ou de battre la mesure – même à moi qui …(voir plus haut).
Mais lui et son groupe n’ont pas changé, et heureusement, dans leur accord parfait. Ce sont de vrais pros, c’est net, nickel, mesuré, même dans la démesure.
Il y a Primo Francoia aux percussions. Ses mains voltigent comme des papillons qui auraient mangé du tigre. Il est merveilleux à regarder autant qu’à écouter. Sa précision est diabolique, envoûtante. Comme toujours.
Il y a Antoine Hansberger, qui passe de la mandoline ou du banjo à la guitare électrique sans se prendre les doigts dans les cordes. Il tire de chaque instrument des effets qui vous vont droit à l’âme, comme les sons d’un violon, ou d’une trompette « Wah wah » surtout quand il fait ce truc appelé « e-Bow », qui donne une tenue de note infinie - et la chair de poule.
Et puis il y a Michel Borla qui chante, joue de la guitare et de l’harmonica, et dont la capacité à vous faire voyager d’une humeur à l’autre n’a heureusement pas disparu.
Cette fois-ci il nous a régalé de nouvelles compositions, de nouveaux titres qui, comme avant, dans ses précédents albums, TUER LE TEMPS, OU HERBES FROISSÉES nous font voyager d’un univers à un autre, d’une couleur à l’autre, d’un thème à un autre. Ils seront sur le CD qui sortira bientôt, mais en attendant, vous pouvez en savoir plus ici.
Alors, les filles, ça vous va mon compte-rendu ? Commentaires attendus et bienvenus !
Ce soir-là le TrioXpresso a joué :
Demain
De là-bas
Jenny
Le rouge aux joues
Amours amères
Pour les îles
Mon amante
Le vin mauve
En attendant
Galaxies
Fat Old Sun (Pink Floyd)
Invincible
Les Herbes froissées
Les belles images
Tuer le temps
Sur la route
Quitter les anges
Jesse vient me voir
À Ibiza
Et pour les rappels, bruyamment réclamés :
Jour après jour
Si tu dois partir
Il est super, ce compte-rendu mais on aurait bien aimé avoir l'info sur le concert avant la date de l'évènement au cas où ...parce que ce compte-rendu, justement, il donne des regrets.
RépondreSupprimerBises et à la prochaine lecture
Au fait, ou peut-on se procurer ton nouveau bouquin?
C'est vrai, ça - j'ai pas assuré du tout en matière de promo - je ferai mieux la prochaine fois, tu as bien fait de le signaler ! Mais en attendant, on peut se procurer les CDs !
RépondreSupprimerAlors, pour le roman.... promis, j'en dirai plus très bientôt - ici & ailleurs !
Et merci de ta fidélité !
Bonjour Cathie,
RépondreSupprimers'agit-til d'Aline Fidler? pianiste et épouse de Mr André Valio-Cavaglione?
Si c'est le cas, j'ai été son élève pendant plusieurs années..et cela m'a touché de retrouver son nom cité, là, sur le Net.
Michel
Eh oui, Michel, c'est bien d'elle dont il est question ici... Inoubliable, talentueuse, irrespectueuse et redoutable séductrice. Je lui devrais un article entier, et même plus, et pourquoi pas tout un roman ? Elle aurait adoré cette ultime forme d'irrévérence, qu'elle a, du reste, légué à certains. Non ?
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