ALAIN ZYZECK EXPOSERA SES TRAVAUX
DU LUNDI 8 AU DIMANCHE 14 AOÛT 2011
À l’office du tourisme
PALAIS DES FESTIVALS DE CANNES
Tous les jours de 9 heures à 20 heures
L’été rend – me rend – paresseuse. Une fois encore, je pioche dans ma boîte à textes pour en ressortir celui-ci, écrit l’an dernier, afin de vous convaincre de ne surtout pas rater la prochaine exposition d’Alain Zyzeck. Cela également, pour ne pas me faire accuser de publier trop tard l’information !
Alors, notez les dates sur vos tablettes électroniques, et si vous êtes dans la région, ne craignez pas d’affronter les foules cannoises, oubliez la plage, et précipitez-vous pour admirer le travail inhabituel et saisissant de cet artiste qui recycle les horloges, et défie le temps qui passe. Merci à lui.
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Au fond de cet espace public il y en a un autre, presque caché, un rectangle préservé, où Alain Zyzeck a disposé ses œuvres. Ceux qui poussent jusque-là sont quasiment scotchés sur place. Car le travail d’Alain Zyzeck appelle l’immobilité, et la suscite.
C’est une facilité que de dire que le temps s’arrête devant ces sculptures faites de montres, de bouts d’horloge, de mécanismes de précision, de métal et de plastique, de bric et de broc. C’en est une autre de dire que les aiguilles du temps marquent toutes la même heure, celle de notre fascination pour cet imaginaire en marche, faussement statique.
Tant pis, on fera dans le cliché, en passant d’une émotion à l’autre :
Il y a de la jubilation chez ce couple rondouillard qui nous regarde en souriant, et on la partage. L’énorme poitrine du mannequin recouvert de tocantes nous accueille : Protectrice comme une mère juive, et tout aussi imposante, on la contourne ! Plus loin, à peine plus loin en termes de temps, face à un mur des lamentations, de petits personnages au corps de lame courbe sont figés comme autant de larmes de métal. On soupire, et l’on arrête de respirer devant le tableau en trois dimensions, qui évoque les camps, oh, très délicatement, très subtilement, sous forme de rectangles gravés de signes que l’initié sait décrypter. On chantonne devant les partitions dont les notes s’accordent avec des rouages de carillon, quoi de plus approprié ici que l’évocation de la musique, on oublie trop souvent qu’elle naît sous le métronome. On a le cœur qui bat, car ces tableaux et sculptures résonnent en nous.
Il y a aussi, lancinante, cette envie de poser des questions, au lieu de se contenter d’absorber ces déclinaisons ; de compter, au lieu de prendre le temps de se poser devant celui qui est figé.
Et puis, il y a cette petite intuition, qui nous prend au cœur : et si, et si, par hasard, en passant, Alain Zyzeck avait envie de nous dire, comme ça, sans en avoir l’air, qu’il vaut mieux contempler des aiguilles arrêtées au cadran de la montre en un moment d’émotion artistique intense, plutôt que de le perdre, son temps. Par exemple, en courant derrière, ou en pleurant sur celui qui ne se rattrape pas - à quoi bon ?
On ne le lui demande rien de tout cela, on prend juste plaisir à bavarder avec cet artiste si vivant, si enthousiaste, si modeste, et si généreux, qui ne souhaite rien d’autre que donner au spectateur le sien, de temps, et partager avec chacun ces émotions fugaces.
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