En vol

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Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

mercredi 5 septembre 2012

LA RENTRÉE, UN VRAI MARRONNIER




Je me demande, qu’est-ce que cela vous fait, à vous, de ne voir à la télé que des reportages sur la rentrée, de ne lire que des articles sur la rentrée, de n’entendre que des émissions sur la rentrée, et que ce soit toujours la même rengaine déprimante ?
Oui, on sait que le panier de la mère de famille s’alourdit chaque année autant que le cartable de ses marmots.

Oui, on sait que la rentrée coûte cher ! À se prendre la tête comme le font les parents que l’on voit à la télé, on se dit que leur note de pharmacie, aussi, sera salée dans peu de temps.

Oui, on sait que la situation dans les écoles et collèges (et même dans les lycées) est épouvantable : pas assez de professeurs, pas assez de moyens et trop d’élèves dans chaque classe.

Oui, on sait que les jeunes profs balisent à l’idée de se retrouver seuls devant une classe pour la première fois, surtout au regard de la formation Pif gadget qu’ils ont reçue ces dernières années.
Et oui, on sait que les enfants qui entrent en maternelle pleurent en quittant leur maman (ou leur papa) pour la première fois.

À moins de vivre dans une grotte, on sait tout cela.
Est-il vraiment utile de nous le rabâcher à chaque rentrée ? Cela change-t-il la situation ?
Non ? Hélas non, entre autres car les vraies causes des problèmes sont souvent survolées : elles feraient désordre.
Alors pourquoi, mais pourquoi, ne pas prendre le parti d’un autre angle, en observant, par exemple :

Une école qui a choisi de se servir de tablettes numériques au lieu de considérer les enfants comme des ânes bâtés, transportant des tonnes de livres sur leur dos chaque jour ?

Un établissement où les parents se sont organisés en association pour acheter en gros le matériel scolaire, permettant ainsi au budget des familles de ne pas trop déborder de l’allocation de rentrée.

Un collège où l’équipe de direction fonctionne bien, où les emplois du temps sont prêts à temps en tenant compte des desiderata de chacun ; où les salles ont été attribuées avec logique pour éviter les déplacements inutiles et fatigants pour les enseignants comme pour les élèves ; où l’atmosphère est zen dès le premier jour, avec un accueil chaleureux des nouveaux-venus. 

Une école maternelle où les enfants sont contents de se rendre parce qu’ils ont pris connaissance des lieux et des maîtresses (pardon, des professeurs des écoles) avant le jour J.

Un professeur qui fait part de son plaisir de reprendre le chemin de l’école, parce qu’il, ou elle, aime son métier, malgré les difficultés accumulées…

Peut-être qu’une partie de ceci  relève de l’utopie.
Mais avouez que d'autres exemples semblables doivent bien exister quelque part et que cela nous ferait drôlement du bien d’en entendre davantage parler dans les media, même si le (ou la) responsable de cette diffusion se faisait taxer de béni-oui-oui, de neuneu ou de lèche-bottes, et je reste polie.

Alors, je vous en prie : si vous avez une anecdote un peu rose à communiquer sur le sujet, lâchez-vous, mettez donc un commentaire ci-dessous, pour que cet arbre métaphorique cesse de larguer sur nos têtes ses projectiles douloureux, et que nous partagions ensemble un petit moment de répit… en attendant le prochain marronnier - sur le week-end de la Toussaint, ses producteurs de chrysanthèmes, ses  bouchons, et ses marbriers au talent si particulier ?  

Bonne rentrée, en attendant !


PS. Oui, je sais aussi que les trains qui arrivent à l'heure n'intéressent personne. 

1 commentaire:

  1. Je me souviens encore de cette institutrice -on ne me fera jamais remplacer ce mot porteur d'une si belle fonction par professeur des écoles (!)- qui m'avait appris à lire très tôt, à l'école maternelle, et m'avait remis très solennellement un livre d'histoires en me disant: "c'est pour plus tard, pour quand tu seras grand", m'inoculant en douceur et sur le champ le virus de la lecture ...

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