L’an dernier j’ai rendu
compte, ici même, de l’expo photo de Luli Barzman, intitulée TUTU DANS LA VILLE.
L’artiste récidive cette
année, au même endroit, et c’est un nouveau bonheur que de découvrir ces
travaux si originaux, regroupés sous le titre :
FRUTOPIES ET AUTRES PASSIONS
J’ai eu hier la
chance de les admirer sous la houlette de leur auteur, qui en a révélé les
dessous à un trio de privilégiées. Vous trouverez en bas de page un compte-rendu, paru sur Art Côte d'Azur.
En ce qui me concerne,
j’ajouterai à cette interview et à ces commentaires, mon petit grain de sel
fantaisiste, pour vous inciter à y aller, si ce n'est déjà fait. Et, si vous êtes trop loin, à guetter ses prochaines expositions, ailleurs.
C’est une marque de la
providence, à laquelle je ne crois pas toujours, que de permettre à de tels
clichés de pénétrer dans notre vie.
Considérez le contexte
actuel : on ne nous parle que de trucs horribles, de suppression d'emplois, d’augmentation d’impôts,
de baisse des revenus, de chômage, de crise, de suicides, bref, de quoi se
flinguer rien qu’en allumant la télé à l’heure des nouvelles. Évitons.
Les artistes ne sont plus
ce qu’ils étaient. Si certains continuent à mourir de faim en silence, on nous
gave du détail des sommes faramineuses que reçoivent les acteurs. On nous étale plein écran le chiffre des ventes d’auteurs de best-sellers, dont les marchands de livres
mettent la dernière publication en vitrine, et rien d’autre à côté – quel
intérêt, sinon celui de faire des sous ? Vous me direz que là, je suis
verte d’envie.
Même pas. Je sais que c’est la loi du genre,
et comme j’aime faire ce que je fais, je n’ai aucune raison de me plaindre.
En
revanche, je suis éblouie par le talent de ceux, qui, comme Luli Barzman,
privilégient l’humain dans ce qu'il a de plus authentique.
Parvenir à transmettre en une image de tels moments d'une relation vraie avec un modèle anonyme qui a posé pour le plaisir, pas pour de l'argent ; parvenir à
traduire l’émotion des corps libérés des contraintes et des diktats de la mode
– ses personnages sont naturels, au naturel ; parvenir à montrer en
couleur, et sur fond noir, la relation intime des corps nus avec la nature et ses
fruits, sans mièvrerie, bien au contraire avec vigueur, voilà qui est sans prix, c'est à dire, inestimable*.
En sortant de cette visite, les yeux pleins de
fruits, de palmes, de branches d’olivier, j’ai soudain vu les choses à travers
des lunettes plus roses, et, en remontant l’avenue Jean Médecin, j’ai royalement déposé
quelques piécettes dans l’étui à guitare d’un musicien de rue qui jouait, fort
bien, cette chanson qui depuis me trotte dans la tête. Allez – écoutez-la aussi, en attendant de vous en mettre plein les mirettes à La Providence. Courez-y, l’expo dure encore trois
semaines, jusqu'au 24 mars. Vous m’en direz des nouvelles.
EXPOSITION
au
Centre Culturel
LA PROVIDENCE
8 bis rue Saint-Augustin
dans le Vieux Nice
tel : 04 93 80 34 12
TOUS LES JOURS sauf le weekend, de 15 h à 19 h - le vendredi jusqu'à 18 h. Entrée libre et gratuite.
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Lisez ce qui est paru sur Art Côte d’Azur. au sujet de cette exposition.
* Mais abordable, si vous souhaitez en acquérir.
* Mais abordable, si vous souhaitez en acquérir.
Très chouette ton petit article pour compléter l'interview - ça donne envie d'aller voir l'exposition et quel régal la chanson "Les feuilles mortes" surtout interprétée par Montand !!J'adore !
RépondreSupprimerMerci Cathie
Georgette
Ces nues aux fruits sont de toute beauté, et d'une sensuelle délicatesse. J'admire et en même temps l'insolente et juteuse jeunesse transperce mon âge avec une intense cruauté. C'est sans doute pour cela qu'on a aussi envie de pleurer. Albert
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