S’il est un appareil électro-ménager dont on ne
parle pas souvent, c’est bien de la hotte aspirante. Moins glamour, il n'y a sans doute que le broyeur à ordures.
Pourtant elle est partie intégrante, voire
intégrée, de nos cuisines dont elle purifie l’air chargé de graisses et
d’odeurs de friture avec une efficacité qui n’a de pair que son volume sonore !
Hélas oui, sauf à y mettre beaucoup d’euros, la
hotte ne couvre pas que la plaque de cuisson, mais aussi bien des
conversations.
On me dira, ce n’est pas plus mal : Quand le
ou la responsable aux fourneaux peste in
petto - mais un peu plus fort que nécessaire - contre celui, ou celle, qui
continue à pianoter sur son ordi au lieu de mettre le couvert (ou de descendre
les poubelles**) – il ou elle peut éprouver une énorme gratitude envers cette
machine qui avale ses imprécations avec une diplomatie fort bienvenue.
En plus, elle est en général équipée d’un bon éclairage
qui évite de confondre le beurre et l’argent du beurre, la poire et le fromage,
et qui permet de faire toutes les omelettes que l’on veut sans casser d’œufs à
côté de la poêle. Le poste de cuisson n’a rien à voir avec les gazinières
d’antan, qui n’étaient surplombées de rien, sauf, parfois, d’un rebord de
cheminée orné d’assiettes qui risquaient de vous dégringoler sur le nez au
moindre courant d’air chaud.
Aucune raison, donc, de crier, hotte-toi de
là !!!
Mais voilà, comme tout appareil électrique, cette
petite merveille d’aspiration peut vous lâcher sans crier gare, au beau milieu
d’une cuisson bien fumante, bien odoriférante, comme par exemple, celle d’une
demi-douzaine de merguez… Vous m’avez comprise…
C’est ce qui m’est arrivé. L’éclair de la lampe qui
crame, le bruit sec du moteur qui cale, du disjoncteur qui disjoncte, plus de
son, plus d’image, plus de lumière, surtout - plus rien que la vapeur et l’odeur s’échappant d’une poêle
grésillante.
L’horreur.
Sur ce, comme moi, vous direz, appelons SOS machines
en panne !
Et, comme beaucoup, vous penserez, elle est morte,
ma hotte, et combien ça coûtera de la remplacer ?
Vous en chercherez une semblable sur Internet (mais
ce modèle là existe-t-il toujours ? Et comment s’appelle-t-il ?
Casquette ? Rétractable ? Escamotable ? Tiroir ? Vous avez oublié, cela fait si longtemps qu’elle fait partie du meuble !)
En désespoir de cause, vous ferez appel à un
dépanneur, en vous disant, c’est sûr, ça va me coûter un œil. Va falloir la changer, la remplacer par une hotte "décor", et, s'il faut, être obligé de re-penser toute la cuisine ? Argh.
Eh bien non. Ce ne sera pas le cas, si, comme moi,
vous avez affaire à la crème de la crème en la matière.
Foin de Darty, d’Ubaldi ou de tout autre géant de
la vente à prix cassés.
Je me sers, depuis plus d’années que je n’ose ici
l’avouer (mais vous le saurez plus bas) chez un artisan qui a pignon sur rue.
Il vend, il livre, il installe, il répare. Il vient
en urgence, si urgence il y a. J’avoue que vivre sans hotte pendant deux jours,
c’est moins dramatique que lorsque votre frigo vous lâche en pleine canicule.
Donc, dans un délai raisonnable (de 48 heures) mon
dépanneur est arrivé.
Il a déposé sur le plan de travail son portable, qui
n’a cessé de chanter, et un catalogue illustré de photos de … hottes.
Je n’ai même pas eu le temps de le feuilleter.
Le jeune homme – dont j’ai connu le papa quand, il
y a un temps certain, il nous a vendu et installé notre première machine à
laver, allemande (même pas honte*) –, le fils donc, désormais à la tête de la
boîte familiale, a eu vite fait de poser son diagnostic.
C’est rien qu’une petite soudure à faire sur la
carte-mère.
C’est rien que la douille qui est encrassée.
C’est rien qu’une affaire de réparation.
Et hop.
En moins de temps qu’il n’en a fallu pour trouver quel fusible déconnecter pour éviter le pire, il avait réparé la panne de
ses doigts agiles, en souriant et blaguant ce faisant.
Un vrai cadeau. Tout comme sa facture, à prix
d’ami.
« Moi j’aime mieux réparer que remplacer,
c’est moins galère. »
Eh ben, ça fait plaisir d’entendre ça !
Alors je vous le dis, par les temps qui courent,
un tel service, c’est un vrai bonheur. Et à ceux qui croient que les
indépendants ne sont que des brigands, bien plus chers que les grandes
surfaces, j’espère avoir prouvé ici que ce n’est pas vrai.
Des noms, des noms !
Le voici, pour les Niçois.
Mais pour les autres, cherchez bien, il doit y
avoir le même près de chez vous. Au bout de trente ans vous saurez si, vous
aussi, vous êtes un de ces clients chez qui il ne refusera pas de se rendre pour
une broutille. Et pourquoi vous continuerez à lui être fidèle.
J’appréhende quand même le jour où je verrai
arriver le petit-fils. Qui sait, ce sera peut-être pour enfin me
débrancher ?
(Alors, ma hotte, tu es repartie pour un tour ?
Toujours aussi bruyante ? Baisse le volume, on s’entend même plus
s’engueuler !)
*Mythologie
familiale : l’achat d’objets allemands, en particulier de voitures, m'a été interdit pendant des années, pour les raisons que l’on peut deviner.
** Petit clin d'oeil à ceux qui auront lu le chapitre intitulé "Qui c'est qui descend les poubelles ?" dans LE MÉNAGE ? PARLONS-EN !
Bienvenue au club! Nous sommes des adeptes convaincus du commerçant de quartier assurant - et très vite- le service après vente. Notre dernier achat; une machine à laver (allemande...) 13€ de plus qu'en grande surface
RépondreSupprimeravec l'assurance d'un prompt secours si d'aventure besoin était. Avec en prime, le plaisir d'être un nom au lieu d'un client lambda.
Super mdr j'adore
RépondreSupprimerBises
Georgette
Je confirme! Le même a réparé mon four, mon frigo et deux fois mon lave vaisselle (qui date de 1992 et qui tourne toujours). Il doit pas vendre beaucoup , du coup...
RépondreSupprimerM