Après les commémorations des événements tragiques
de Saint-Martin Vésubie que j’avais annoncées précédemment, achevées sur deux
chants totalement poignants, interprétés par Talila, le concert de lundi soir à
Nice a été un vrai cadeau de la vie.
Magique, ce moment a été magique.
Malgré les préparatifs des fêtes juives, malgré la
rentrée scolaire, malgré des engagements préalables, malgré la fatigue du week-end à Saint-Martin Vésubie ; malgré le fait que l’endroit soit difficile à
trouver ; que l’on ne puisse pas se garer ; que la nuit tombe plus vite en
septembre… malgré tout cela, c’est une foule dense de spectateurs qui est venue
assister à ce concert exceptionnel au Centre Jean Kling lundi soir. Et tous
sont tombés (ou retombés !) sous le charme de Talila, et sous celui de
Teddy Lasry son musicien et compagnon aux multiples talents.
Talila chante, ce n’est pas un scoop. Mais elle cause, aussi. Si, si. En français dans le texte, entre deux chansons en
yiddish. Cela fait de son concert un vrai spectacle et un moment de plongée
dans un monde disparu.
Il faut le répéter : ces interludes au cours
desquels elle raconte des histoires du passé, et du présent, nous touchent
particulièrement. Talila a un vrai talent de comédienne qui sait captiver son
auditoire, en jouant de tous les registres de sa voix mélodieuse. Les textes de
ces intermèdes, que l’on peut retrouver dans son livre-disque « Mon yiddish blues », parlent
à l’universel en nous.
Ils évoquent la nostalgie grinçante des réunions de
famille du dimanche ; la difficile relation entre une mère et sa
fille ; la joie d’être devenue à son tour mère, et grand-mère ; le
goût de l’héritage culturel et son appréciation, venus après les nuances grises
de honte, attachées à l’enfance. La honte, oui : Ce sentiment-là est
universel : tout enfant dont les parents ont parlé une autre langue à la
maison, et qui a obstinément répondu en français, refusant l’idiome familial
(quel qu’il soit) peut le comprendre, autant que le regret de l’adulte qu’il,
ou elle, est devenu (e), de l’avoir un moment éprouvé.
Talila nous fait percevoir tout cela, avec
délicatesse et humour, charme et tendresse - et c’est encore une tragédienne, ou
une comédienne qui se met à chanter, selon le registre requis, mais toujours
avec une puissance envoûtante.
Voilà. Vous avez eu là quelques photos pour
illustrer ce moment rare d’émotions partagées. J'y ajoute le conseil d’une fan inconditionnelle
: la prochaine fois que Talila et Teddy viendront à Nice – et cela se
reproduira, nous l’espérons vivement -, surtout, surtout, n’en manquez pas la
date.
Si toutefois vous êtes à Paris le 28 septembre,
vous pourrez aller les écouter à la Maison de la Culture Yiddish.
Pour en
savoir davantage, promenez-vous sur leur site, ICI. Vous pourrez y choisir
d’écouter quelques-uns de leurs chansons.
Ne manquez pas non plus de découvrir leur dernier album, au titre parfait : LE TEMPS DES BONHEURS.
En attendant, merci encore à tous ceux et celles, officiels et anonymes, qui ont contribué à faire de ce concert, organisé par l’AMEJDAM et le CENTRE
COMMUNAUTAIRE JEAN KLING - avec le soutien de son Président Maurice Niddam -, un temps de pur bonheur.
Il y a plus de dix ans (2002) , j'ai entendu la célèbre chanteuse Talila pour la première fois. C'était l'occasion de son interprétation de deux «chants du ghetto» par Yankel Hershowicz.
RépondreSupprimerL'enregistrement de ces chansons était à l'époque de la publication du livre "Le Témoin imprevu" par Jo WAJSBLAT (survivant de la chambre à gaz à Auschwitz) et Gilles LAMBERT (écrivain). La réalisation musicale des chants était par Michel DEROUIN.
Les deux chansons sont:
1. "Ghetto, petit ghetto" ("Ghetto, ghettunyo")
2. "Le chef de bloc" ("Stubenelste").
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Dans le ghetto de Lodz (Pologne), et ensuite à Birkenau, Yankel Hershowicz écrit ces chansons comme un commentaire sur la vie dans le ghetto et la vie dans le camp de concentration.
A l'intérieur du ghetto, et à l'intérieur du camp de concentration, les gens pourraient se tenir fort, vivant, heureux .... ? Y a-t-il quelque chose pour les aider ....? Oui .... à chanter.
Talila évoque les mélodies du ghetto et le camp de concentration pour le public moderne. Elle a un talent exceptionnel.
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