Moins botaniste que moi... il ne doit y avoir que le très urbain Woody Allen.
Malgré une enfance passée dans une espèce de
campagne, je n’ai jamais vraiment appris le nom des plantes sauvages (mis à
part celui du thym, du romarin, et à la rigueur des genêts) et encore moins à
m’en préoccuper.
Genêts en fleur : vivement l'été !
Image prise sur ce site.
Pourtant, au fil des ans j’ai découvert quelques
petites choses sur le monde botanique, et glané au passage divers noms utiles
pour frimer auprès de plus néophytes que moi, voire pour éviter d’avoir l’air
totalement débile en parlant avec le jardinier de ma copropriété ou, mieux,
avec mes amis fans de jardinage. Si, si, j’en ai plusieurs, ici, en Auvergne,
en Angleterre, et ailleurs.
Bref, après avoir longtemps confondu laurier sauce
et laurier rose, pois de senteur et pois cassés, la rose et le réséda, je me
suis décidée à retenir avec davantage de précision la fiche signalétique des
plantes les plus communes de ma région.
Genêt épineux, (ou genêt scorpion !)
très bien décrit sur ce site.
Manque de bol, il m’est arrivé de me tromper très,
très, longtemps sur l’identité de l’une de mes fleurs favorites. Celle qui,
ici, annonce le printemps haut et fort du claquement de ses buissons jaune vif,
et de son odeur criante, quasi-entêtante.
Moi qui voulais bluffer mon monde, quand on m’en
demandait le nom, j’annonçais, fière et sûre de mon fait :
« cornille »
Pan sur le bec.
Point de cornilles, ni de corneilles dans
l’encyclopédie botanique.
Mais plutôt la coronille. De la variété Coronilla scorpioides dans mon jardin – et
j’attends le commentaire d’un ou d’une éminente latiniste pour être convaincue qu’elle
n’attire nullement les scorpions.
MA coronille !
J’adore cette plante-là. D'abord, elle pousse toute seule, et se répand sans vergogne. Elle fait ployer ses tiges sous la masse de son abondante floraison, comme pour
inciter le passant à la cueillir. Las, la belle n’a qu’un seul défaut lequel,
au fond, est une qualité : elle se meurt en quelques heures si l’on tente de
l’emprisonner dans un vase, dispersant partout ses pétales, au désespoir des
ménagères. Un peu comme le mimosa, finalement, mon autre passion en jaune.
MON mimosa !
La coronille est donc bien
la fleur libre du printemps naissant : après l’hiver qui nous enserre de sa
froideur, nous forçant à emmitoufler nos corps transis, la saison tourne et
nous offre soudain grâce à la coronille une luxuriance de senteur ensoleillée,
provoquant le désir de jeter d’un coup aux orties les strates de tissu qui nous
enveloppent. Mais, si nous cédons à cette pulsion, mefi, comme on le dit
chez moi : en avril ne te découvre pas d’un fil, et ne jette pas non plus ton dévolu sur la
première fleur venue.
Non, attends plutôt patiemment
la floraison des plus robustes, et laisse sur leur tige celles, si volatiles,
qui ne souffrent de cueillette. Patiente, baye aux corneilles, ménage ton petit
cœur. Ce sera bon pour tes coronaires (sic) et bien plus respectueux de l’humble
coronille, dont la liberté farouche est autant un cadeau royal qu’une modeste leçon
d’écologie.
Au passage, vous noterez aussi les clins d'œil poétiques que la saison m'a inspirés. Il ne manque que du Ronsard à ce billet... Mais point trop n'en faut, et puis, le rose, c'est franchement pas mon truc.
Surtout, ne nous quittons pas sans musique !
NB. Je soumets ce billet à ceux et celles qui se promènent sur ce blog en quête de pistes de traductions, et leur suggère de le traduire dans la langue de leur choix. Bon courage !
NB. Je soumets ce billet à ceux et celles qui se promènent sur ce blog en quête de pistes de traductions, et leur suggère de le traduire dans la langue de leur choix. Bon courage !
Et à ce propos…
À PARAÎTRE, le 15 avril aux
Éditions de l’Archipel : LE SECRET DE TRISTAN SADLER, de John Boyne, dont voici déjà la
couverture.
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