Habitués de GRATITUDE, vous l'aurez remarqué, je suis fan de déco. Ce n'est pas nouveau, puisque c'est dû à l'influence de mon vieil ami et complice Daniel Rozensztroch*, un fameux détecteur de tendances, dont le métier consiste à s'occuper de tout ce qui touche au style de notre environnement domestique. Certes, au fil des années j'ai souvent souri de ses trouvailles en la matière, pour les adopter quelques mois plus tard... comme tout le monde.
Je ne suis pas la seule à m'intéresser à ce domaine, puisqu'une enquête récente révèle que la décoration intérieure est la passion de millions de nos compatriotes, et qu'ils y consacrent chaque année une grande partie de leur budget. Près d'un Français sur deux a acheté du mobilier pendant les soldes de 2016 !
Fini le temps où les meubles de famille migraient après le décès des grands-parents, pour atterrir chez les petits-enfants quelques décennies plus tard.
Au rebut, donc, la vaisselle en porcelaine décorée de fleurettes, ou dont le bord doré ne passe pas au lave-vaisselle ; aux Puces, les vaisseliers, les bahuts Henri II, impossibles à caser dans nos appartements de 60m2 ; aux "encombrants", les fauteuils Voltaire ou Louis quelque chose, au confort si discutable...
Et ainsi de suite.
Les plus créatifs d'entre nous tenteront de relooker certains meubles à coup de pinceaux ou de papier de verre.
Les autres courront plutôt chez Ikea (enfin, c'est une image car rapporter les cartons, même plats, à dos d'homme semble quelque peu irréaliste) afin d'avoir la possibilité de changer de cadre à peu de frais.
Devant cette passion nationale, les créateurs créent et inventent ; d'autres réinventent et diffusent.
Ce qui frappe cette saison, c'est le mélange des genres et la mutation des motifs d'un support à un autre.
Je m'explique :
Qu'un bout de bois ressemble à un bout de bois, rien de plus naturel. C'est du bois, quoi, dont on fait les flûtes ou des meubles, tombé de l'arbre, et pas du camion. On en voit les fibres, les nœuds, la matière.
Eh bien, voilà cette dernière transférée sur du tissu d'ameublement. Vous n'avez pas les moyens de vous payer une table en chêne massif ? Qu'à cela ne tienne, une nappe fera l'affaire sur votre table en plastique pourri !
Nappe vue sur le site de Becquet
Idem pour les sols. Nous nous sommes déjà habitués au carrelage imitation parquet. Voilà que les fils des tapis s'en mêlent...
Image prise sur le site de monchalet.com (forcément !)
Quant aux carreaux de ciment, si furieusement tendance, on les trouve reproduits partout, sur tout. Sur du vinyle, sur du tissu, sur du plastique, sur du lino... et même sur des coques pour téléphone portable !
...sur fond de faux bois, tout de même !
...sur du tissu en coton, façon azulejos, ici
Autre grand favori : le béton ciré. Au sol, aux murs, rien à dire, il est parfait. Le voilà qui se mêle aussi de nos repas, car au lieu de noter le coloris de cette nappe comme étant "gris marbré", il est bien plus "tendance" de le définir ainsi. Même s'il est couleur aubergine. Voilà qui est original, non ?
Pour finir, vous imaginez-vous entortillé(e) dans un vêtement qui donnerait envie à quelqu'un de vous marcher dessus ? Dormir sous une housse de couette imprimée façon marbre, en attendant de reposer dans un vrai tombeau ? Ou bien voir le sol grimper aux rideaux ? Avouez que cela vous mettrait la tête à l'envers !
Pourtant, c'est cela qui me ravit – cette inventivité, cette propension à détourner l'idée première des stars du design, afin de la mettre à la portée de tous.
Ce phénomène se produit depuis longtemps dans le domaine de la mode et du prêt à porter, et nul n'y trouve à redire. Si un vêtement ne dure que le temps d'une saison, le mobilier, en revanche restera chez vous un peu plus longtemps. Mais pas trop, tout de même : on n'a plus envie de se retrouver dans l'univers immobile, immuable, de ses grands-parents lorsque l'on rend visite à des amis.
Un grand coup de jeune est venu déblayer et rajeunir nos lieux de vie, et c'est tant mieux, parce que dans d'autres contextes certains semblent trop tentés de retourner à un sinistre passé vert de gris.
Sur Gratitude, il n'en est pas question – quitte à sombrer dans le ridicule, en remplaçant nos tapis par un carrelage à "effet tissu". Si, si, je vous promets, ça existe. Allez voir par vous-même, vous serez bluffés. C'est là.
Et c'est fini !
* Également co-auteur de HARENG : UNE HISTOIRE D'AMOUR.
Autre grand favori : le béton ciré. Au sol, aux murs, rien à dire, il est parfait. Le voilà qui se mêle aussi de nos repas, car au lieu de noter le coloris de cette nappe comme étant "gris marbré", il est bien plus "tendance" de le définir ainsi. Même s'il est couleur aubergine. Voilà qui est original, non ?
Nappes en vente sur ce site.
Pour finir, vous imaginez-vous entortillé(e) dans un vêtement qui donnerait envie à quelqu'un de vous marcher dessus ? Dormir sous une housse de couette imprimée façon marbre, en attendant de reposer dans un vrai tombeau ? Ou bien voir le sol grimper aux rideaux ? Avouez que cela vous mettrait la tête à l'envers !
Pourtant, c'est cela qui me ravit – cette inventivité, cette propension à détourner l'idée première des stars du design, afin de la mettre à la portée de tous.
Ce phénomène se produit depuis longtemps dans le domaine de la mode et du prêt à porter, et nul n'y trouve à redire. Si un vêtement ne dure que le temps d'une saison, le mobilier, en revanche restera chez vous un peu plus longtemps. Mais pas trop, tout de même : on n'a plus envie de se retrouver dans l'univers immobile, immuable, de ses grands-parents lorsque l'on rend visite à des amis.
Un grand coup de jeune est venu déblayer et rajeunir nos lieux de vie, et c'est tant mieux, parce que dans d'autres contextes certains semblent trop tentés de retourner à un sinistre passé vert de gris.
Sur Gratitude, il n'en est pas question – quitte à sombrer dans le ridicule, en remplaçant nos tapis par un carrelage à "effet tissu". Si, si, je vous promets, ça existe. Allez voir par vous-même, vous serez bluffés. C'est là.
Et c'est fini !
* Également co-auteur de HARENG : UNE HISTOIRE D'AMOUR.
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