- QUI AIME DEVOIR ARRIVER DEUX HEURES AVANT LE DÉBUT D’UN SPECTACLE POUR ÊTRE SÛRE D’AVOIR UNE PLACE ?
- QUI AIME ASSISTER À UNE CONFÉRENCE ASSISE SUR UNE PLANCHE DURE COMME DU BOIS ? (sic) ET SANS SE SOUCIER DE SON DOS, DE SES JAMBES OU DE SES FESSES, QUAND C’EST LE CAS ?
- QUI AIME ÉTOUFFER DE CHALEUR PARCE QUE LA SALLE EST COMBLE, COMBLE, COMBLE ?
- QUI AIME VOIR S’EXCITER DES APPARITEURS DÉBORDÉS PAR UNE FOULE DE SPECTATEURS QUI S’ASSOIENT N’IMPORTE OÙ PARCE QU’IL N’Y A PLUS DE PLACE NULLE PART ?
- QUI AIME S’ENTENDRE DIRE « MAIS POUSSEZ-VOUS DONC, ON PEUT EN METTRE DEUX À CÔTÉ DE VOUS ! » (ET POURQUOI PAS SUR MES GENOUX TANT QU’ON Y EST ?)
- QUI ADORE, À LA FIN D’UNE PRESTATION, À S’APPROCHER DE QUELQU’UN DE CÉLÈBRE POUR DEMANDER UNE DÉDICACE, UN CONSEIL, VOIRE SE FAIRE PRENDRE EN PHOTO AVEC L’ARTISTE ?
Pas moi, d’ordinaire.
Je n’aime pas tellement les foules ; attendre, moyen ; le désordre… bof ; jouer les groupies, les fans : Je trouve ça bon pour les minettes.
Mais quand il s’agit de la venue de Boris Cyrulnik au Centre Universitaire Méditerranéen, Promenade des Anglais, à Nice, je l’avoue sans honte, suis prête, à TOUT, à TOUT.
Je l’ai attendu - en bonne compagnie, il faut l’avouer, en bavardant agréablement à droite à gauche devant derrière. Nice est une petite ville, et un paquet de ses citoyens intéressants semblaient s’être donné rendez-vous au même endroit !
Et puis il est arrivé, et puis on l’a applaudi, et puis on l’a écouté. En silence.
Et tout a pris son sens.
Pourquoi cet homme-là parle-t-il de moi, de ma famille, de mes amis, des gens que je connais, à chaque fois qu’il ouvre la bouche ? Pourquoi met-il les mots justes sur les trucs flous que je ressens ? Pourquoi le fait-il avec autant d’élégance et de pertinence que d’humour ?
Oui, pourquoi ?
Pourquoi ceux qui étaient autour de moi ont-ils ressenti exactement la même chose, ils me l’ont dit ensuite ?
Je ne sais pas pourquoi exactement, mais je devine qu’au-delà des années de recherche, de travail, d’écoute, de lectures, de travail, de rencontres, il y a l’humanité faite homme chez cet homme-là. Avec une sacrée dose de générosité.
Et je suis sûre que le privilège rare de l’entendre, de le rencontrer vous rend meilleur. Meilleure.
Alors, les lignes du début, vous les oubliez. Vous cliquez virtuellement sur le bouton « j’aime », comme sur facebook, sans états d’âme, et concrètement, je vous en conjure :
Achetez ses livres, lisez-les (je vous le disais déjà en ouverture de ce blog), regardez-le quand il passe à la télé, faites la queue pour l’écouter, vous oublierez vos pieds, votre dos, vos jambes, la foule, la chaleur, le bruit ou la fureur, tout, tout, sauf votre cœur, et votre esprit, car soudain vous vous sentirez plus intelligent, plus performant, plus ….
Avec presque la grosse tête alors ?
Non, juste plus humain.
Merci Monsieur Cyrulnik.