En vol
vendredi 24 juin 2011
On my other pet blog
LA RETRICOTEUSE AU FESTIVAL DU LIVRE DE NICE 2011 : MERCI !
Ce fut une belle émotion, que ce festival du livre de Nice.
C’est surtout grâce à tous les amis fidèles qui sont venus me faire un coucou sur le stand des Éditions Au Pays Rêvé, et qui en plus ont choisi de s’emparer de ma Retricoteuse, à peine sortie de chez son imprimeur ! Je les remercie ici de tout mon cœur.
Certes le stand n’était pas facilement identifiable, j’avais donné des informations un peu vagues, mais vous nous avez su nous y rejoindre, pour la plupart sans problème, et vous avez pu ainsi découvrir les magnifiques ouvrages de mes confrères et consoeurs en écriture. Notamment, ceux de Colette Guedj, Joanna Kubar, Christine Baron et de Michel Lovreglio – dont le charme et le roman noir en ont séduit plus d’une !
Alors là, vous n’allez pas me croire, et surtout pas ceux qui sont encore en train d’exercer avec plaisir ce métier. Ayant reposé le livre sur sa pile, la dame s’éloigne en proférant cette maxime définitive que je vous demande de commenter :
« Parce que les professeurs d’anglais, ça souffre ».
Sans doute… Mais je vais vous livrer un scoop, au regard de mon expérience toute récente dans le métier d’écrivain. Les auteurs aussi, ça souffre. Ça souffre de toutes sortes d’angoisses qui ne sont pas du tout reliées au processus excitant de l’écriture. Ça souffre des difficiles contacts avec le monde vénal de l’édition, qui n’a rien à voir avec la gratuité des rapports que les professeurs ont avec leurs élèves et avec leurs pairs. Ça souffre de devoir dépendre de délais, de contingences non maîtrisées, et même d’avoir à pratiquer une forme d’autopromotion, si souvent confondue en France avec de la prétention.
Pour autant (et je me répète sûrement), les salons et festivals ne sont pas une souffrance, loin de là. Ce n’est pas ce que je veux dire. Ils sont, eux, un plaisir, celui de la rencontre avec des lecteurs potentiels, avec l’espoir de voir une lumière éclairer le regard de celui ou celle qui a soudain envie de faire connaissance avec les personnages que l’auteur a mis si longtemps à faire naître, et que l’on décrit pour eux, comme s’ils étaient de vrais gens – et pour nous, ils le sont ! À chaque fois, il faut écouter, deviner ce qui touche cet interlocuteur d'un instant, trouver la phrase non convenue, non réductrice, qui va susciter cette petite flamme, et j’avoue que ça, c’est loin d’être une souffrance, c’est un immense plaisir.
Pour avoir entendu mes « collègues de bureau » parler de leurs livres, je sais que je ne suis pas la seule à vivre ainsi cette excitation. Dans mon cas deviendra-t-elle une addiction ? À suivre !
Voilà, vous êtes passés quelques instants de l’autre côté de la table ! Ça vous fait quel effet ?
vendredi 17 juin 2011
JAMAIS SANS MON I.PAD ?
Ce n’était vraiment pas le moment.
Des corrections à faire en veux-tu en voilà, de nouveaux projets à mettre en forme, des emails à envoyer à droite et à gauche, et même au milieu, un carnet d’adresses à consulter dix fois par jour --- et toc, la panne, l’ordi qui mouline, en hyperventilation, cardiac arrest, je demande en urgence NSF, les gaz du sang, et c’est moi qui tombe dans les pommes, ou presque, quand je m’entends dire : « Devis sous 48 heures, et réparation …. La semaine prochaine ? »
Non, ce n’était vraiment pas le moment, mais est-ce jamais le moment pour une accro de se faire sevrer ?
Une vraie horreur. Je ressens illico les symptômes du drogué en manque, et me jette aussi sec sur la méthadone du macmaniaque en cure de désintox : mon petit bijou d’i-Pad.
Je l’adore. D’abord parce que c’est le cadeau que m’ont offert les deux hommes de ma vie. Ensuite parce que je le trouve BEAU, mince et léger. Il se glisse à mes côtés, avec discrétion ; il me permet de consulter mes messages ou facebook à toute heure, sans déranger personne. Et finalement, parce que j’ai appris à aimer lire au lit des livres légers, légers, qui n’encombreront jamais ma bibliothèque, et dont les pages couleur sépia sont un baume pour mes yeux.
Alors, en cas de crise, comme celle que j’ai décrite plus haut, je me rabats vite fait sur mon joujou… Pour m’apercevoir que ce n’est que cela, un joli joujou, qui ne peut pas remplacer mon clavier parfait, mon écran de rêve, mon macbook adoré… En tout cas, pas complètement.
Mais heureusement, mon mec préféré a le cœur à partager. Et me voilà à pianoter sur le clavier de son immense ordinateur, afin de partager cette émotion rare : Comment une catastrophe majeure peut se transformer en un incident mineur – with a little help from my husband !
vendredi 10 juin 2011
FESTIVAL DU LIVRE DE NICE 2011 (Suite)
LES COULISSES
Vous n’imaginez pas l’effervescence qui précède un tel événement !
Naturellement, elle doit être à son comble chez les organisateurs, qui doivent répartir les auteurs entre les différents stands, vérifier les listes, faire face aux désistements, installer le matériel, et veiller à ce que tout soit opérationnel le jour de l’ouverture. Le prochain mariage monégasque, à côté, ce n’est que de la petite littérature !
Et puis, il y a les affres des jeunes éditeurs. Leurs poulains seront-ils à la hauteur de leurs espérances ? Ont-ils misé sur les bons chevaux ? Ont-ils travaillé sur la promo comme il faut ? Quel enjeu !
Dans leurs bureaux, toutes les petites mains invisibles du grand public s’affairent, les doigts ne lâchent ni les ordinateurs, ni les portables. Les yeux sont sur tous les écrans, aux aguets, et je suis persuadée qu’ils ne se ferment que très tard dans la nuit…
Les libraires, eux, entassent les cartons de livres, font des listes, préparent leur stock de sacs en plastique. Ils sont au four et au moulin.
Et je n’ose même pas aborder le travail des services municipaux !
Naturellement, j’en viens à présent aux quelques auteurs, dont je suis, qui attendent en rongeant leur frein (je sais, la métaphore équine est un peu lourde) – que l’imprimeur de leur dernier ouvrage le livre (!) dans les temps.
Nous sommes plusieurs à rêver de tenir enfin dans nos mains un peu de carton et de papier, à la place de tous ces écrits électroniques (que pourtant j’adore).
S’il-vous plaît Monsieur l’Imprimeur, délivrez nous à temps de cette angoisse, afin que le jour J nos beaux ouvrages s’étalent royalement sur la table de notre hôte d’un jour.
Si, donc, tout se passe bien – et je n’en doute pas, ce sera le cas – notre éditeur, Frédéric Ovadia, et sa nouvelle maison AU PAYS RÊVÉ, pourra présenter nos livres sur le stand de la librairie ACROPOLE, en poussant avec nous un grand OUF.
Et nous affûterons nos plumes pour les dédicacer par centaines !
Vous le voyez, j’ai encore l’âme d’une débutante, pas blasée pour deux sous. Je souhaite rester ainsi longtemps, longtemps, quoi qu’il arrive, car ici, comme pour toute histoire d’amour, ce sont les prémisses qui sont les plus délicieuses.
À la semaine prochaine !
Et surtout, notez bien la présence des auteurs nommés ci-dessous.
LE VENDREDI 17 JUIN :
Monique Brault
Jacques Moscato
LE SAMEDI 18 JUIN :
Christine Baron
Colette Guedj
Joanna Kubar
Tério
LE DIMANCHE 19 JUIN :
Jean-Paul Croizé
Cathie Fidler
Pierre Mannoni
lundi 6 juin 2011
FESTIVAL DU LIVRE DE NICE 2011
(Jour J - 13 , pour que les moins organisés puissent aussi s'organiser...)
Pour une nouvelle, c’est une bonne nouvelle, même s’il s’agit d’un roman !
LA RETRICOTEUSE, et son auteur, seront sur le stand de leur éditeur, AU PAYS RÊVÉ, sous la bannière GLOBALIA, le dimanche 19 juin, de 10 heures à 19 heures.
Elles attendront aussi, et noteront soigneusement les remarques des visiteurs, afin de vous en faire tout un feuilleton ensuite !
J’ai tout de même envie de dire que j’ai toujours fréquenté et adoré ce festival-là, événement avant-coureur de tous ceux qui suivront, par de chaudes journées d’été.
Naturellement, l’an dernier, j’ai été plus que ravie, éblouie, de faire partie, pour la toute première fois, des auteurs invités. Cette année, je reviendrai vous y attendre avec encore plus de plaisir, car c’est le résultat d’une année de travail, d’attente, de patience….
À Nice, le décor est parfait à cette date. Les Jardins Albert 1er sont fleuris, ses tonnelles un régal pour qui sait lever les yeux plus haut que la feuille imprimée.
C’est un plaisir que de flâner le long des allées, de passer du temps à regarder les illustrateurs de BD à l’œuvre, de percevoir l’excitation du public à l’annonce de l’arrivée d’un auteur célèbre, de se bousculer pour se faire dédicacer son dernier livre. C’est aussi une satisfaction personnelle que d’en découvrir de moins illustres, avec qui échanger quelques bavardages littéraires, voire intimes. (Vous me suivez ?)
En plus des libraires traditionnels, il y a tous les stands de livres anciens ou régionaux, de livres de cuisine, de photographie, et ceux qui sont afférents à la psychologie ou à la spiritualité. Ceux pour les enfants, ceux pour les ados, ceux pour les parents, et même pour les grands-parents…
Il y en a tellement, comment faire son choix ?
Eh bien, vous ferez comme moi, les jours où je ne serai pas derrière une table à vous attendre gentiment ! Vous craquerez sans trop vous poser de questions devant celui qui vous fera de l’œil, dont le sujet et la couverture vous parleront, vous toucheront, celui qui vous accompagnera cet été, que vous prêterez à vos amis, qui l’aimeront à leur tour, celui-ci et tous ceux que vous aurez accumulés dans votre sac à provisions, pour les partager !
Les amis de vos amis sont vos amis, n’est-ce pas ? Et, tout comme on choisit ses amis, un livre choisi est un compagnon pour la vie. Je vous souhaite donc de belles rencontres !
Admirez, comme moi, l’illustration de la couverture.
Elle est née du talent de Jacques Lefebvre-Linetzky. Merci à lui.
En découvrir plus ici.
mercredi 1 juin 2011
RECHERCHE PROF’ DÉSESPÉREMENT
« Proviseur dynamique cherche professeur de mathématiques, bien sous tous rapports, pour enseigner d’urgence à des Terminales S motivées. Appelez Pôle Emploi pour un RV. Emploi sûr, mais vacances non payées. »
C’est à peine fantaisiste, et je ne sais pas si je dois en rire ou en sangloter. Vu et entendu à la télé, presque en ces termes.
Il y a été question de ces chefs d’établissement qui, désespérés devant l’incapacité de leur Rectorat d’affecter un ou une remplaçante à leur lycée quand un professeur est en congé, font appel à Pôle Emploi, pour ensuite procéder à un entretien d’embauche, et décider du meilleur candidat eux-mêmes.
J’ai cru tomber à la renverse en entendant dire :
1) Par un proviseur que finalement, ce n’est pas la réussite aux concours de recrutement qui garantit la qualité pédagogique d’un enseignant, en sous-entendant que lui, il est à même de juger de qui il a besoin.
2) Par une élève que finalement c’est bien de pouvoir tester un prof sur le terrain, de le mettre au pas en quelque sorte, avant de décider si, oui ou non, on souhaite le garder.
3) Par une autre élève que oui, untel (le nouveau prof) a les connaissances et le bagage nécessaires, (sic) mais qu’au plan de l’organisation, il faudrait qu’il s’améliore.
4) Par le même proviseur que certes, il avait commis « des erreurs de casting » mais que globalement, c’était satisfaisant de pouvoir choisir parmi plusieurs candidats….
Je ne dis pas que ce soit insensé, mais on marche quand même sur la tête !
Les concours de recrutement, en effet, ne tiennent guère compte d’autre chose que des connaissances des candidats ; oui, les élèves ont un jugement qui est dur parfois, mais souvent pertinent, et les abus de pouvoir, ça a toujours existé, à tous les niveaux.
Ce qui ne me fera pas dire, inversement, que les connaissances théoriques sont inutiles, ni que les élèves devraient siéger dans les concours de recrutement des professeurs, ni que les proviseurs et principaux sont tous des petits chefs.
Mais je pose les questions suivantes :
Pourquoi ne pas dire toute la vérité à la télé, ne pas expliquer que depuis des années, « on » supprime sans le moindre discernement des postes dans l’éducation, pour y faire de prétendues économies. Pourquoi ne pas préciser que, depuis peu, « on » a supprimé toute formation pédagogique des professeurs, ce qui aboutit à les jeter dans la fosse aux lions sans aucune préparation, et que les conséquences en sont tragiques – comme elles risquent de l’être avec ces recrutés Pôle Emploi.
Pourquoi ne pas révéler aussi, tant qu’on y est, que les salaires de misère versés aux débutants dans l’Éducation Nationale dissuadent les scientifiques, en particulier, d’y faire carrière, et que ceux qui persistent, toutes matières confondues, ont bien du mérite à faire ce métier ?
Et pour finir, à quoi ça sert que certains se décarcassent à passer des concours très difficiles, après des années d’études, s’il suffit de répondre à une petite annonce, et de se présenter à une entrevue pour enseigner en Terminale, dans un lycée bien tranquille ? Quand ceux qui ont réussi lesdits concours font durement leurs armes dans les banlieues les plus « sensibles » ?
Ayant observé des systèmes éducatifs étrangers, je me demande aussi pourquoi nous en prenons le moins bon, au lieu de choisir ce qui y fonctionne ?
Par exemple : le travail en petits groupes, des horaires souples, un choix individualisé, plus restreint, des matières étudiées, et un mobilier adapté*.
Certes, les chefs d’établissements, anglais et américains en particulier, recrutent eux-mêmes leur personnel, mais ils ne le font pas seuls, et, en cas d’erreur, ils doivent répondre de leur choix devant toute la communauté scolaire, avec de sérieuses conséquences pour leur propre emploi. Les élèves, et les parents ont leur mot à dire en matière de pédagogie, mais ils payent souvent pour cela, et cher !
Le problème, c’est que chez nous, on voudrait avoir le beurre et l’argent du beurre, ou comme on le dit en anglais, conserver son gâteau tout en l’ayant mangé. À savoir, recruter de moins en moins de fonctionnaires (eh oui, les professeurs en sont, tout comme les policiers et les infirmières), ne pas former les nouvelles recrues, tout en ayant un professeur compétent devant chaque classe, et ce dans toutes les matières, et sur tout le territoire, pour que tous les élèves aillent à la fac’ .... Où les problèmes ne sont pas moindres, mais je ne m’y attaquerai pas, en tout cas, pas tout de suite.
Vous savez quoi ? Finalement, je suis vraiment ravie que l’on montre ce genre de trucs à la télé. Cela va peut-être en faire réfléchir certains sur la sauce à laquelle on va accommoder leurs gamins dans les années à venir. À mon avis, elle sera assez insipide. Ou plutôt, à vomir. Ce qui serait normal, au vu de toutes les couleuvres qu’on a avalées à l’école pendant des décennies. J’en bave encore. Once a teacher, always a teacher?
Et on n'a pas fini d'en entendre causer dans le poste !
*En passant, j’ai vu un autre reportage, sur des chaises à roulettes ultra -légères qui permettent aux élèves de travailler en groupes à dimension variable, sans procéder à tout un déménagement. Personnellement, j’ai mis environ 30 ans à obtenir des tables à une place dans ma classe, plus faciles à déplacer que les longs bureaux pour deux élèves qui étaient la norme.