Ce fut une belle émotion, que ce festival du livre de Nice.
C’est surtout grâce à tous les amis fidèles qui sont venus me faire un coucou sur le stand des Éditions Au Pays Rêvé, et qui en plus ont choisi de s’emparer de ma Retricoteuse, à peine sortie de chez son imprimeur ! Je les remercie ici de tout mon cœur.
Certes le stand n’était pas facilement identifiable, j’avais donné des informations un peu vagues, mais vous nous avez su nous y rejoindre, pour la plupart sans problème, et vous avez pu ainsi découvrir les magnifiques ouvrages de mes confrères et consoeurs en écriture. Notamment, ceux de Colette Guedj, Joanna Kubar, Christine Baron et de Michel Lovreglio – dont le charme et le roman noir en ont séduit plus d’une !
Alors là, vous n’allez pas me croire, et surtout pas ceux qui sont encore en train d’exercer avec plaisir ce métier. Ayant reposé le livre sur sa pile, la dame s’éloigne en proférant cette maxime définitive que je vous demande de commenter :
« Parce que les professeurs d’anglais, ça souffre ».
Sans doute… Mais je vais vous livrer un scoop, au regard de mon expérience toute récente dans le métier d’écrivain. Les auteurs aussi, ça souffre. Ça souffre de toutes sortes d’angoisses qui ne sont pas du tout reliées au processus excitant de l’écriture. Ça souffre des difficiles contacts avec le monde vénal de l’édition, qui n’a rien à voir avec la gratuité des rapports que les professeurs ont avec leurs élèves et avec leurs pairs. Ça souffre de devoir dépendre de délais, de contingences non maîtrisées, et même d’avoir à pratiquer une forme d’autopromotion, si souvent confondue en France avec de la prétention.
Pour autant (et je me répète sûrement), les salons et festivals ne sont pas une souffrance, loin de là. Ce n’est pas ce que je veux dire. Ils sont, eux, un plaisir, celui de la rencontre avec des lecteurs potentiels, avec l’espoir de voir une lumière éclairer le regard de celui ou celle qui a soudain envie de faire connaissance avec les personnages que l’auteur a mis si longtemps à faire naître, et que l’on décrit pour eux, comme s’ils étaient de vrais gens – et pour nous, ils le sont ! À chaque fois, il faut écouter, deviner ce qui touche cet interlocuteur d'un instant, trouver la phrase non convenue, non réductrice, qui va susciter cette petite flamme, et j’avoue que ça, c’est loin d’être une souffrance, c’est un immense plaisir.
Pour avoir entendu mes « collègues de bureau » parler de leurs livres, je sais que je ne suis pas la seule à vivre ainsi cette excitation. Dans mon cas deviendra-t-elle une addiction ? À suivre !
Voilà, vous êtes passés quelques instants de l’autre côté de la table ! Ça vous fait quel effet ?
Souffrir, n'est ce pas nôtre " propre ". Que ferions nous si de temps ne temps nôtre coeur, nôtre âme peut-être?
RépondreSupprimerCar les souffrances nous amènent non seulement à pleurer sur nous mêmes,mais encore à retrouver ou tout simplement à en trouver la sortie dans l'appréciation du meilleur, etc, etc.
Achem l'avait prévu avec nôtre mur des lamentations..............
Bises à toi
N'importe quoi cette dame qui dit que les professeurs d'anglais ça souffre... what a silly old bird! ;) K
RépondreSupprimer@ K. Ah, la souffrance de l'oreille du prof d'anglais face à la prononciation du TH, tu l'oublies ? Oui, en effet, n'importe quoi, j'ai eu plus de joies à faire ce métier que de peines, et quand cette dame m'a fait cette remarque je l'ai trouvée si drôle, si invraisemblable, que j'en ai eu un fou-rire - mais j'ai bien noté sur mon petit carnet ses termes exacts, car c'est tout de même une jolie perle !
RépondreSupprimer@ AlainZ. Je dirais plutôt comme mon ami Moïse "Tu choisiras le rire!" qui est le propre de l'homme. La souffrance ne sert à rien et encore moins la lamentation - même s'il y a un mur pour cela, que je préfère savoir qu'il est utilisé pour exaucer les voeux les plus chers de ceux qui s'en approchent !