En vol

En vol
Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

lundi 27 février 2012

THE ARTIST 5 OSCARS ! CHAPEAU !






ET VOILÀ !
Il les a eus.

Comme vous savez tout le bien que j’en pense, pour l’avoir lu ICI, je me contenterai de dire que, non, les récompenses de Hollywood ne sont pas dues, contrairement à ce que nous feraient croire un certain hebdomadaire de télévision et quelques pisse-vinaigre franchouillards :

lundi 20 février 2012

L'IMMÉMORIEUSE



C’est quoi ce mot là, qu’aucun de mes dictionnaires ne contient ? Il y serait coincé entre immémorial et immense, entre le passé et le vaste avenir, mais rien à faire, j’ai beau le chercher, il n’y est pas. Il est ailleurs.

mercredi 15 février 2012

HOMMAGE À L'ARMÉE DES OMBRES

Cette semaine je suis heureuse d'héberger un collègue blogueur de WW2 THE SECOND WORLD WAR - qui rend hommage à un membre de l'Armée des Ombres. Voici sa contribution. 



Gratitude: L'armée des ombres




Photographies:
1. Une jeune résistante de Lanvollon, Côtes d'Armor, Bretagne.
Mlle Monique Marchais à Whitehaven, en 1946.


2. Port de Whitehaven, Cumberland



[Mlle Monique Marchais, résistante est venue ici en 1946]
(Merci à "Whitehaven News", hebdomadaire britannique)


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Qui se souvient du film de Jean-Pierre Melville «L'armée des ombres» (1969) avec Lino Ventura et Simone Signoret? Le film est une adaptation du roman du même nom de Joseph Kessel.

mardi 14 février 2012

RECETTE À LA VIE, À L’AMOUR






L’artichaut, la plus belle fleur de la Saint Valentin

Inattendue celle-ci, n’est-ce pas ?
Est-ce une fleur, est-ce un fruit ? Un décor, une gourmandise ?
Je l’aime depuis toujours, et l’offre aujourd'hui aux amoureux car ainsi qu’il m’a plu de l’écrire dans le petit livre mentionné ci-dessus :
« Et si souvent - trop souvent peut-être – je peux continuer à poser comme une offrande à notre table quelques artichauts bêtement cuits à la vapeur douce, accompagnés d’un presque rien de banale vinaigrette, sans que l’homme de ma vie rechigne vraiment, eh bien, cela me signifie que, parfois, un cœur simple suffit au bonheur quotidien. »

Et pour ceux et celles qui vivent loin des bords cléments de la Méditerranée, mais qui trouveraient sur un marché quelques jolis petits violets, en se demandant qu’en faire, je suggère cette recette toute simple :
Lavez bien les artichauts. Ôtez les feuilles les plus dures. À l’aide d’un bon couteau, bien aiguisé (allez donc en chercher un à Thiers, vous ne serez pas déçus !), tranchez-le haut de la tête en ne gardant que le bas tendre des feuilles.
Citronnez-les, pour éviter l’oxydation.
Puis émincez-les très finement dans le sens horizontal (parallèlement à leur tige).
Arrosez-les d’une bonne huile d’olive, de jus de citron, saupoudrez de fleur de sel et d’un soupçon de poivre. Et voilà. Je parie que leur goût de noisette et leur texture croquante vous séduiront, même si, peut-être, vous trouverez encore quelques feuilles un peu dures à laisser sur le bord de l’assiette. Moi je mange tout, mais je ne suis pas un exemple de délicatesse en la matière !

HAPPY VALENTINE !



jeudi 9 février 2012

QUE VIVENT LES CLASSES ‘’PRÉPAS’’, ET EN AVANT LA MUSIQUE !


Cette semaine la polémique a été relancée, avec une attaque maligne envers les classes préparatoires aux grandes écoles. Le Monde a publié ici un article de Marie Desplechin qui ne met le projecteur que sur les aspects les plus noirs de cette voie d’excellence. À lire cette chronique, on se demande comment une telle formation peut être autorisée dans un pays démocratique. Elle donne à penser que l’on prend les meilleurs éléments des lycées de France pour leur faire vivre une vie de bagnards pendant deux ans. Quelle caricature !
Son article a suscité de nombreuses réactions, de toutes parts. Des professeurs de classe préparatoire ont fait part de leur vécu et de leur expérience, (voir ici) tandis que de nombreux étudiants en prépa ont écrit pour dire, de manière fort peu académique, que c’était « du grand n’importe quoi ».
Ceux du Lycée Masséna de Nice laissent même leur témoignage sur le site officiel de leur établissement. Voir ici aussi.
Je ne me joindrai pas à ce débat, car je sais d’expérience que n’importe quelle institution d’enseignement peut produire le pire et le meilleur. Tel jeune sera très malheureux en prépa, et s’épanouira en faculté – mais l’inverse est vrai aussi : combien de lycéens studieux savourent le fait d’arriver dans une classe où tous ont envie d’apprendre et de progresser, sans être traités de « fayot » !
Et, que je sache, on trouvera des professeurs exigeants dans tous les établissements, ainsi que des plus ou moins compétents en matière pédagogique - tout comme des maîtres idéaux : ceux et celles qui donnent pour toujours à leurs élèves le goût d’apprendre.
Ayant pu comparer les systèmes éducatifs de différents pays, je pense que si le nôtre est perfectible, (cela va de soi) il a tout de même su conserver le pôle d’excellence dont tout pays a besoin, et que celui-ci se trouve souvent dans les classes préparatoires de toutes les grandes villes de France - pas seulement à Paris.
Marie Desplechin écrit : « Beaucoup seront amenés à abandonner la musique, le sport ou le théâtre. »
C’est là que je souhaite faire pivoter le projecteur.
À Nice a lieu chaque année, depuis 32 ans ce que l’on nomme familièrement « Le concert des prépas ». Il rassemble tous les élèves musiciens pour un concert exceptionnel.
Depuis 6 ans, date de l’inauguration du nouveau Conservatoire National de Région, il a lieu dans sa superbe salle de concert, et il est gratuit.
J’ai assisté mardi dernier à cette manifestation, et une fois encore, j’ai été éblouie, si toutefois ce terme convient pour une expérience d’ordre acoustique !
Et je n’ai pas été la seule dans ce cas, à en juger par les réactions de la salle.
Ces jeunes gens et ces jeunes filles dont on connaît l’emploi du temps de folie, dont certains disent qu’ils sont proches du désespoir à force de travail, dont on imagine qu’ils ne sont que des cerveaux pleins de chiffres ou de lettres, mais vides de sentiments, nous ont fait la grâce et le cadeau inimaginables de leurs talents conjugués. Le cadeau de leur jeunesse enthousiaste et généreuse, par l’intermédiaire de la musique, des musiques.
L’Ensemble Vocal « Atout Cœur » dirigé par Claude di Benedetto a ouvert la soirée de manière magistrale avec un morceau des Pink Floyd. Celui-ci a été suivi par un extrait de la Carmen de Bizet, chanté par Le Chœur du Collège Henri Matisse. Imaginez tous ces petits collégiens en train de défiler fièrement sur la scène, un grand alternant avec un plus petit, avant de se placer sur deux rangs et de chanter magnifiquement ce morceau de bravoure. Ils étaient si beaux, si sérieux, si concentrés, et quelle harmonie ! Ce fut-là un belle ouverture, un hors d’œuvre parfait pour une soirée de haute tenue qui allait être un régal.
Le jeu de leurs aînés, sérieusement présenté par deux adorables maîtres de cérémonie, nous a ensuite rendus muets. Sauf quand les musiciens quittaient la scène et que nous nous déchaînions en bravos tonitruants !
Je n’entrerai pas dans une description qui risquerait d’être lassante, alors que leur musique ne l’a jamais été. J’aimerais simplement écrire aujourd’hui que les jeunes dont je vais citer les noms ont su me procurer une émotion habituellement ressentie en écoutant les plus grands.
En vrac :
Au piano : Gautier Todeschini éblouissant ; Michaël Margo - quelle perfection dans cette interprétation de Autumn Leaves !
Youssef Joundy a, lui, brillamment ressuscité « ce cher cadavre » … je parle, avec l’irrévérence de George Sand, de Chopin ; plus tard, Marie Miot a posé sur le clavier ses doigts de papillon, mais avec, quelle surprise !, toute la force et l’énergie que requérait une gavotte de Rameau.
En écoutant Arthur Saunier nous donner du Beethoven, je me suis demandé sur quelle voie littéraire il s’était engagé - celle de la poésie, peut-être ?
À la clarinette, enfin, Corentin Depagne m’a bouleversée – mais là, j’avoue un parti-pris, cet instrument me touche plus qu’aucun autre.
Justine Charlet, Marie Lesnik (quelle voix !) et Samuel Rotsztejn sont, eux, quasiment hors concours : Purcell est revenu sur scène avec eux – et moi j’étais partie quelques siècles en arrière à les écouter, le souffle coupé…
Tous et toutes ont forcément passé des heures et des heures à répéter, volant le temps, jonglant avec – pour notre bonheur. Vous trouverez leurs noms, et plus, sur le programme ci-dessous.
Une fois le concert terminé, le livre d’or signé, le public ravi ne parvenait pas à s’arracher aux lieux. Il a fallu un appel au micro pour lui intimer de sortir – c’est ce refus de briser le charme qui se produit lors d’une expérience collective forte.
Merci donc à tous ceux qui ont fait de cette soirée un moment qui réchauffe l’âme. Nul doute qu’ils, et elles, sont retournés, dès le lendemain matin, résoudre des équations, étudier les problèmes d’hygiène et de santé du 18ème siècle jusqu’aux lendemains de la Première Guerre mondiale, ou disserter sur Edgar Allan Poe (là, enfin, je sais un peu de quoi je parle !) – il reste si peu de temps avant les concours.
Mais que peuvent imaginer de cette quête laborieuse et fascinante du savoir ceux qui ne l’ont jamais approchée ?
Un dernier mot. Depuis maintes années, c’est Henri Koen, un professeur de mathématiques en classes préparatoires du même Lycée Masséna qui tient haut le flambeau de l'organisation de ce concert, à défaut de la baguette. Son discours aura été à l’image de la soirée : pertinent, pétillant, émouvant.
Tout en bas du programme, une mention manuscrite a été ajoutée, tirée du livre d’or :
« Ah si tous les théorèmes étaient musique ! » Et j’ai envie de terminer en disant « Ah, que n’ai-je étudié la musique, j’aurais peut-être été moins nulle en maths !










jeudi 2 février 2012

JULIEN, ON T'AIMEEEE !

En ces temps de froidure et de gel, quoi de plus réconfortant que de regarder un patineur patiner ? Je sais ! Écouter Julien Clerc nous en chanter les gestes. La chanson n’a rien de réchauffé, et elle n’a pas pris une ride. Et si son interprète a un tout petit peu changé depuis l’époque échevelée de Hair, il n’en reste pas moins notre idole des jeunes… et celle des moins jeunes.

J’en viens donc au fait, en éludant la difficulté !

En effet, ce n’est vraiment pas la peine que je me décarcasse pour écrire un article détaillé sur le dernier concert de Julien Clerc : Steven Bellery en fait un compte-rendu parfait sur ce site ci. Vous saurez tout sur la merveilleuse scénographie, la qualité de l’orchestre symphonique et la maîtrise magique de Julien Clerc sur cet univers musical – chanteur, compositeur, danseur, artiste accompli, si charmeur, si envoûtant, si …. Ahhhhh, les mots me manquent !!!

En revanche, j’ai très envie d’en trouver quelques-uns, de mots, pour exprimer une autre forme de gratitude à ce propos.

C’est le 4ème concert de Julien Clerc auquel j’assiste, à Nice. La première fois c’était à Acropolis, une salle très conventionnelle, en centre ville. Ma fille avait 12 ans ; elle était déjà fan, et elle avait pu lui faire passer une petite carte dans laquelle elle exprimait son admiration pour ses chansons, mais aussi pour ses prises de position sans ambigüité face à toute discrimination. Lors de son concert du jour suivant, Julien Clerc avait mentionné son émotion à la lecture de ce message, et depuis, son auréole n’a jamais pu se ternir chez nous !

Les deux dernières fois, le concert a eu lieu à Nikaïa, où la salle peut recevoir des milliers de spectateurs, qui, il faut bien l’avouer, sont plutôt des spectatrices. Et au-delà de ce changement quantitatif, j’en ai noté un autre. Depuis quelques années déjà les bons vieux briquets des concerts pop ont été remplacés par les petites lumières blanches des téléphones portables et des appareils photo. Si l’on est assis un peu en hauteur dans la salle, quand le noir se fait, on est fasciné par toutes ces lucarnes lumineuses qui, au contraire des briquets, restent souvent immobiles. La raison : leur propriétaire filme, photographie, enregistre tout ce qui se passe. C’est à la fois surprenant et déroutant. Une nouvelle façon de consommer un spectacle est née. On met un écran entre la scène et son regard, et on s’empare de la vedette, pour s’en repaître ultérieurement. Je ne m’en plains pas : ayant bêtement oublié mes jumelles, je me suis servie de l’écran de l’appareil de ma voisine de devant qui zoomait volontiers sur le beau Julien ! Deuxième surprise, on partage instantanément le plaisir avec ses « friends ». Ma voisine de gauche pianotait sur son i-Phone, envoyait des textos, postait des messages sur facebook, et, emportée par l’enthousiasme, a téléphoné à sa maman, à sa tante, à sa cousine, etc… pour leur faire écouter un petit bout de ce concert – tout comme je l’ai fait moi-même !

À part ça, je n’ai pas non plus été gênée par ma voisine de droite, ma fille. Au beau milieu du concert, comme la dernière fois, elle a filé vers le bas de la salle, en compagnie de toute une bande d’allumées en proie à la même ferveur, pour aller se coller à la scène. Du coup, mon œil a été attiré, voire charmé, par toutes ces menottes tendues comme autant de fleurs d’amour vers Julien Clerc. Lui, beau joueur les serrait, une à une, bien sûr, avant de les balayer d’un geste élégant, tout en continuant de chanter – la classe !

Ma sœur aînée, à mes côtés, en oubliait carrément qu’elle était arrivée avec un très fort mal de gorge, sauf quand, frustrée, cela l’empêchait de chanter et clamer son enthousiasme à l’unisson de cette salle déchaînée, comme la dernière fois, quand elle avait amené sa petite-fille…

À la fin du spectacle, après être revenu trois fois, Julien Clerc disparut pour de bon derrière le rideau cramoisi, et là, j’ai vu remonter ma fille, le rouge aux joues, la main droite en l’air – elle avait été touchée par la grâce, et ne se la laverait plus jamais !

Enfin, presque plus jamais, dans sa tête.

Alors moi je me dis que s’offrir de temps en temps ce genre de plaisir, c’est une revanche sur la grisaille des temps présents. Qu’un artiste sache réunir autant de gens de générations différentes, leur donner le meilleur de lui-même, encore et encore, avec tant de professionnalisme et de générosité* à travers les décennies… c’est là un de ces petits miracles humains qui donnent envie de sourire pendant les jours à venir.

Et ne venez pas me dire des horreurs sur sa voix, ni sur le show business, je ne vous écouterai même pas !

Je ne vous donnerai pas non plus de petits bonus chansons pour vous éviter de les chercher vous même sur internet : ce qui y figure de ce concert a été piraté ! Mais pour que tous puissent l’écouter de manière licite, et pour vous autres qui ne vivez pas à Nice, voilà l’adresse de son site officiel. Vous pourrez ainsi y retenir vos places – ailleurs. Et à Nice, il revient quand, Juju ?


*Générosité, et intelligence, car malgré l’interdiction formelle inscrite au dos du billet, nul vigile ne vient s’emparer des caméras et autres appareils voleurs d’image, alors que certains artistes vous font menotter au premier clic !