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Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

dimanche 20 mai 2012

FESTIVAL DE CANNES 2012 – Souvenirs d’une ex-Cannoise





Le 65ème Festival de Cannes est, cette année, sous le signe de Marilyn, et il est toujours aussi jeune - que nous !

Petit flash back :
Eh, les filles, est-ce que vous vous souvenez de la manière dont, adolescentes, nous enviions les starlettes qui se pavanaient sur la plage de Cannes, quand nous sortions du lycée Capron, notre blouse bleue chiffonnée et dissimulée en hâte dans notre cartable (lui-même déjà bourré !) décoiffées et mal attifées, pendant ces folles semaines de Festival ?
Ces naïades dévoilaient des appâts que seules quelques-unes d’entre nous possédaient déjà, pour la plus grande joie d’une nuée de mâles armés d’un appareil phénoménal - et l’on ne les appelait pas encore des paparazzi.

Certaines se rappelleront avoir séché des cours pour tenter d’apercevoir l’ombre de Sophia Loren ou d’Alain Delon, la silhouette longiligne de Katherine Hepburn, les yeux de biche de Marina Vlady, le sourire énigmatique de Robert Hossein, et j’en passe…

Certaines en revenaient très fières, avec un carnet plein d’autographes, obtenues sans trop d’efforts : La Croisette était un boulevard accessible à tous.
Toutes rêvaient de Hollywood, quand Hollywood n’avait d’yeux que pour Cannes… Et nous y étions !



Pourtant non, ce n’était pas mieux avant. Il n’y avait pas ces cabanes luxueuses sur la plage pour accueillir les radios et télés du monde entier. Il n’y avait pas cet escalier monumental devant l’ancien Palais Croisette, et l’on s’y bousculait jovialement, en tenant à la main des billets obtenus par le biais de la boulangère ou du marchand de journaux – rien de prestigieux à cela ! Nul n’était badgé, et tous se connaissaient, ou presque. Cela n’avait rien de glamour, sauf, peut-être certains soirs… Empruntées, comme nos tenues de soirée, nous regardions d’en bas (avec en main les places d’orchestre attribuées au petit peuple) les stars monter au firmament du balcon, avant d’aller nous installer dans une salle qui n’avait rien à voir avec le monumental espace de l’actuel « bunker », qui accueille 2400 spectateurs – les places de choix étant, à présent, situées en bas !
(Mes sources, ICI)

Au Blue Bar, tout proche, se côtoyaient le public et les artistes. Si on avait de quoi se payer un  jus d’orange au prix qui y était demandé, on avait ses chances d’adresser un petit coucou à l’une au l’autre de ses idoles, tandis que l’objectif du photographe Leo Mirkine ne loupait rien de ce qui se passait en coulisses. Jetez donc un œil à ses merveilles ICI, en cliquant ensuite sur galerie, vous en prendrez plein les mirettes.

 À présent, c’est réglé comme du papier à musique. Orchestré comme une symphonie. Pas de place pour la fantaisie, sauf peut-être, sur la plage, pour celle de la bande à Ruquier. Même si l’affiche travaillée fait un clin d’œil au vent de l’histoire : en noir et blanc, elle s’inscrit dans le sillage du merveilleux succès de l’an dernier : The Artist.

Et loin d’être muette, l’étoile immortelle qu’elle représente nous a enchantés de sa voix profonde et acidulée à la fois, en lançant le message le plus vrai qui puisse se trouver dans ce monde de paillettes. LÀ.

Quant à ceci, je suis prête à parier que cela réconcilie tout le monde avec le rose bonbon.


Ô Marilyn, fantasque girouette, sensible artiste bafouée, méconnue, si connue – si tu revenais sur la Croisette pour y découvrir cette merveilleuse photo de toi, j’espère que tu y verrais le signe d’un hommage respectueux pour la petite fille écorchée que si peu de tes contemporains ont su apercevoir cachée derrière la page d’un calendrier, et non la récupération facile d’une icône pour adorateurs de veaux d’or. Je veux bien le croire en lisant tout sur l’histoire de cette photo.

Bon, alors, ça y est, vous vous êtes fait tout un film ? Tant mieux, car le reste, bien sûr, ce n’est que du cinéma …
 



7 commentaires:

  1. Mais aussi Brigitte Bardot avec ses jupes à petits carreaux de coton vichy, qui laissaient dépasser la dentelle d'un jupon...
    bises à Cathie d'une capronette de la bande des 4..

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  2. Merci , Cathy , pour ce petit retour en arrière plein d'humour !! biz d Eliane

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  3. Capronnette: Et aussi Félix Martens, un peu oublié peut-être, au balcon du dernier étage du Martinez, faisant de grands signes amicaux aux collégiennes refoulées par le portier.

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  4. J'adore vos ajouts ! Continuez à en envoyer surtout !

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  5. Et Jean Marais et les policiers qui nous ont raccompagnées au lycée en pleine nuit ... Ils ont été bien sympas de nous aider à faire le mur en sens inverse ah ah .... pour regagner le dortoir ...Souvenirs, souvenirs et c'est vrai que Bardot avec ses robes à petits carreaux de coton vichy faisaient tourner toutes les têtes ... Quelle beauté !
    Georgette

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  6. Pour avoir vu le Festival de Cannes pendant l'Age d'Or, Catherine - quels souvenirs ! Si j'avais 18 ans et au Festival de Cannes en 1956 ou 1957 ... si seulement dans mes rêves!

    Ah, le Festival de Cannes .... Brigitte Bardot, Anita Ekberg, Catherine Deneuve, Isabelle Hupert et les autres comédiennes ! Nous avons toujours vu quelques-unes des plus belles femmes du monde à Cannes.

    Certes, il est beaucoup plus "glamour" . Mais où sont les femmes réalisatrices au Festival du Film? En 2012, il y a beaucoup de gens, surtout les femmes, qui ont également posé cette question. On pourrait penser de Josiane Balasko ("Sac de noeuds", "L'Ex-femme de ma vie", "Ma vie, c'est l'enfer", etc) ou, à partir d'une génération plus tôt, Agnès Varda ("La Pointe Courte", "Cléo de 5 à 7", "Le bonheur", etc.)

    Les idées, le talent et la détermination sont certainement là dans la Maison des Femmes, autant que la beauté. On pourrait dire que c'est juste une question de temps? Une dernière réflexion peut-être, surtout pour les hommes:

    "Et Dieu créa la femme" !
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  7. Autrement dit .....
    Cannes ou Caen ?

    Par coïncidence, au moment du Festival de Cannes (Alpes-Maritimes) en mai 2012, j'ai decidé de visiter Caen (Calvados). Pourtant, tout le monde n'arrêtait pas de demander si j'allais pour le festival du film à Cannes ! Combien de gens croient que Cannes et Caen sont une seule et même chose? Parce que je demeure dans un pays anglophone, il est une question de linguistique et aussi une question de la géographie.

    Pour les francophones qui habitent dans l'Hexagone, il faut comprendre que ces deux questions sont difficiles à répondre en anglais!

    Normalement, j'essaie d'expliquer comme ci-dessous:

    « Caen [kaem] n'est pas la même ville que Cannes [kan]. Caen est dans le nord de la France et Cannes est sur la Côte d'Azur ! »

    Combien de fois ai-je besoin d'expliquer cela aux britanniques ?

    Chers amis, si vous êtes à Londres, soyez prudent lorsque vous achetez un billet pour voir le Festival de Cannes ! Sinon, vous pourriez marcher sur les plages du Débarquement de 6 juin 44, au lieu de sur le tapis rouge pour voir le dernier 'blockbuster' !
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