En vol

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Image de la superbe chaise de l'artiste SAB

mercredi 9 mai 2012

MON MAC POUR LA VIE





À l’heure où se pose la question de la loyauté, des engagements durables, des règlements de comptes et des retournements de circonstance,  j’ai envie de vous la faire très « léger » cette semaine, sur le thème de la fidélité.



Si je dois être un jour infidèle, ce ne sera sûrement pas à mon Mac.
C’est dit. Je suis une inconditionnelle de mon ordi chéri, auquel je voue une reconnaissance sans limites.
Comme cela a été le cas pour plein de gens de ma génération, l’informatique est entrée assez tardivement dans ma vie, et c’est l’homme de la maison qui l’y a introduite. L’outil qu’il 
avait "choisi" c’était ça, un Macintosh première génération.



Celui-ci lui avait été en fait imposé par Hachette, pour qui il allait travailler - et moi aussi, de manière bien plus modeste, sous la brillante houlette de Dolly Soulié.



De même, comme cela a été le cas pour de nombreuses femmes, j’en ai eu très peur, au début, de cette machine de mecs. J’étais sûre que jamais je ne parviendrais à comprendre son fonctionnement. On me parlait « d’arborescence » de « fichiers » de « bytes » et franchement cela ne m’excitait pas du tout.

J’ai essayé de suivre des stages au lycée. Sur une machine grise, moche, moche, moche. Rien que de la regarder, cela me déprimait.
J’étais sûre que je n’arriverais jamais à la dompter.
On m’a expliqué que je ne pourrais pas faire de bêtises graves, sauf de perdre mon travail si je ne le sauvegardais pas. Ce que je faisais, mal, avec beaucoup d’inconscience, puisque je détestais les disquettes !
On me parlait de word, et je n’en comprenais pas un mot. Excel ? Je faisais tout sauf ça, ses grilles me tétanisaient. Software, hardware, c’était tout chinois pour moi, encore plus que ceux qui les fabriquent à présent.

J’avais un atout, cependant. Je savais taper à la machine, car très tôt je m’y étais mise, afin de composer les fiches de travail que je donnais à mes élèves, après les avoir laborieusement polycopiées sur une machine à alcool. Rien que d’en parler, l’odeur m’en remonte aux narines.
Donc, le clavier, pas de problème. Je tapais, je tapais, mais un ordinateur, c’est bien plus que cela, et je ne le savais pas.
On me parla ensuite d’internet, et franchement, je ne voyais pas à quoi cela allait me servir ! Il fallait minuter le temps de connexion, et ça ramait....

Et puis, survint l’ADSL. Qui me libéra de la ligne téléphonique et de son coût minuté.
Mais surtout, vint une machine après l’autre, à la maison. Elles étaient de plus en plus belles, de plus en plus douces, et de plus en plus faciles à apprivoiser.


La pomme était entrée dans ma vie pour y demeurer. Une fois croquée, je compris que je ne pourrais plus jamais vivre hors de ce péché original.


Quand même, vivre à deux en le partageant… cela ne pouvait pas durer. Le ver se serait mis dans ce beau fruit, et le travail en aurait pâti, autant que l’harmonie domestique.
Un jour mémorable, donc, j’obtins une machine pour moi toute seule. Et une seconde. Et j'en suis à ma troisième.



Son clavier est merveilleux. Son écran fabuleux. Sa mémoire … incomparable. Son fonctionnement, parfait pour les maladroites de mon espèce. Tout y est simple. Et surtout, beau, beau, beau.
Sans elle, je n’aurais jamais pu me lancer dans ce travail d’écriture que j’aime tant : les mots se placent tous seuls sur l’écran, mes doigts les dirigent à peine, sans effort. Je l’adore, et ses icônes aussi. 
Sur elle, si tout se crée, rien ne se perd : un truc qui s’appelle Time Machine récupère les fichiers égarés, et même les emails malencontreusement jetés, en remontant le temps. Magique, et tellement rassurant.

Curieusement, cette machine, que je mets au féminin, est en réalité un petit Mac.
Comble de la séduction pour un auteur (ou un écrivain ?), il se nomme à présent « MacBook » et s’y juxtapose le terme « Pro », qui confère à celle qui utilise ce joujou d’enfer un sentiment d’efficacité totalement déculpabilisant.

Vous l’aurez donc compris : pas de vie sans mon Mac. Et merci quand même au mec qui me l’a présenté. C’est un bel exemple de tolérance, pour un jaloux. S’il le regrette parfois, en me voyant plus souvent accrochée à mon clavier qu’à mes casseroles… je ne veux pas le savoir. Il n’avait « qu’à pas », maintenant, tant pis pour sa pomme ! 

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Pour les autres, voyez ici. Et cherchez ...


PS. Je ne suis pas aussi sectaire que j’en ai l’air, ma (très vieille) souris est une Sony - oops, erreur ?





1 commentaire:

  1. Très drôle! Et si juste! Mais il faudrait dire aussi que ces merveilleuses machines vieillissent, et plus vite qu'un être humain. Et que cela fend le coeur de s'en séparer ...
    A.

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