En préambule, il faut que
je fasse un aveu : Je ne télécharge pas les séries télévisées, je les
regarde en direct, sur une chaîne ou une autre. En V.O of course. Le côté
feuilleton dont on attend un épisode, puis un autre, de semaine en semaine, de
mois en mois, une saison après l’autre a quelque chose de fascinant, et de rassurant.
Dans cet
intermède, l’imagination fait son chemin. Cela me ramène à l’enfance, au
coucher des enfants : "La suite, demain soir, si tu as été sage !"
Si, en revanche, on les
regarde sur un DVD, ce que je fais tout aussi volontiers, on court le risque de s’en
gaver jusqu’à ce que les yeux n’en puissent plus. Encore un épisode ? Un
autre ? Quand s’arrêter ? La raison sera-t-elle la plus forte ?
Pas toujours. Bonjour le réveil au matin !
Cette addiction aux séries
ressemble fort à un phénomène sociétal - cela, naturellement, excuserait ma
propre dépendance. Si tant est que je me sente coupable - je vous rassure,
n’est pas le cas.
Pour ce qui est de Desperate Housewives, il est évident que je ne
suis pas la seule à en être fan, ni à vivre avec ces personnages depuis des
années, huit, exactement. Là, cette semaine, je suis en demi-deuil. Ils sont sortis
de ma vie, en même temps que de chez M6.
J’ai passé la semaine dernière à attendre ce dénouement que tant d’autres connaissaient déjà. Je me
suis interdit de lire quoi que ce soit à ce sujet. Mais honnêtement, la chute ne m'a pas autant estomaquée que je le pensais. Tant mieux, tout a une fin, et celle-ci ne me laisse pas de regrets.
Jeu : Quel personnage
de Desperate Housewives
préférez-vous ? Pendant des années, nous nous sommes posé la question.
Ma réponse : Bree.
J’ai savouré sa perversité, sa
séduction, sa duplicité. C’est une vraie héroïne. Elle me rappelle Scarlet
O’Hara, que j’adorais détester. À côté, les autres me paraissent ce qu’elles
sont : des femmes au foyer souvent nunuches sur les bords, tout comme Mélanie dans le
même Autant en emporte le vent. Ou
alors gaffeuses et égoïstes, comme Gaby,
ma seconde sur la liste des favorites.
Et pourtant elles sont si séduisantes,
tellement typées, protégées, dans leur petite enclave de Wisteria Lane.
Je crois que c’est cela qui nous a fait rêver tout ce temps : nous qui vivons dans un monde réel, souvent dur à affronter, nous avons trouvé une espèce de refuge à observer l’évolution de ces femmes, somme toute privilégiées, derrière les palissades de leur banlieue immaculée. Autre point fascinant : leur méchanceté occasionnelle, suivie de remords de circonstances, est plus qu’humaine. Quoi de plus rassurant que de voir des héroïnes qui nous ressemblent ! Aucune n’est parfaite, aucune n’est à l’abri de ses pulsions, elles commettent le pire, la vie les atteint, et nous les plaignons. Nous sommes en empathie, totalement déculpabilisées.
Je crois que c’est cela qui nous a fait rêver tout ce temps : nous qui vivons dans un monde réel, souvent dur à affronter, nous avons trouvé une espèce de refuge à observer l’évolution de ces femmes, somme toute privilégiées, derrière les palissades de leur banlieue immaculée. Autre point fascinant : leur méchanceté occasionnelle, suivie de remords de circonstances, est plus qu’humaine. Quoi de plus rassurant que de voir des héroïnes qui nous ressemblent ! Aucune n’est parfaite, aucune n’est à l’abri de ses pulsions, elles commettent le pire, la vie les atteint, et nous les plaignons. Nous sommes en empathie, totalement déculpabilisées.
Et puis il y a les hommes... ils font tout et n'importe quoi, par amour pour elles, et leur volent souvent la vedette.
Parfait, donc, le scénario, de bout en bout. Derrière la vitrine du Pays des Bisounours, il y a du sang.
Parfait, donc, le scénario, de bout en bout. Derrière la vitrine du Pays des Bisounours, il y a du sang.
Idem pour ma série culte du
moment, qui remplace (à peine) les femmes par des hommes : Mad Men.
Je n’en suis qu’à la fin de
la saison 3 alors, ne me racontez surtout pas la suite, et ne lisez pas tout
sur wiki. Mais, d’ores et déjà j’ai compris que le nœud de cette histoire, et
son efficacité tenait au puissant « fantôme » qui hante la vie de son
héros, Don Draper.
Un passé caché, qui, comme dans Desperate Housewives, le rattrape forcément.
Les décors sont tout de nickel et de chrome, les personnages tirés à quatre épingles, l’argent
coule à flots dans cette Amérique de rêve des années soixante – le cauchemar y
apparaît en noir et blanc avec l’assassinat de JFK, ou par de rares allusions à quelque chose se passant au Viet-Nam – mais les êtres y sont
complexes et, tel Don Draper, prisonniers de leur enfance. Derrière la pub, les
décors léchés, les costumes soignés, derrière l’écran de la fumée omniprésente,
derrière l’alcool apaisant, là aussi, il y a le sang.
Jeu : Quel personnage
de Mad Men préférez-vous ?
Ma réponse : La belle et rousse Joan Holloway.
(À découvrir parmi les autres personnages, ICI.)
Ma réponse : La belle et rousse Joan Holloway.
(À découvrir parmi les autres personnages, ICI.)
Intelligente, sexy, finaude, sensible – elle est la preuve formelle
que les bons scénaristes sont surtout de fins stratèges. Ils la font sortir par
une porte, et revenir par une autre. Un vrai régal. On n’en a jamais assez, on
la désire, on la regrette – quel personnage. Les hommes, tout mad qu’ils soient, paraissent fades à
côté, manipulés, eux qui pourtant sont les champions de la chose, étant des ad men = des publicitaires. Mad, comme dans Madison Avenue, où ils
travaillent, bien entendu. Dans Mad Men, les femmes crèvent l'écran.
Alors, si vous ne savez que
faire des soirées sombres et pluvieuses de cette saison-ci, faites-vous prêter Mad Men ; racontez sur ce blog ce que vous
en pensez, et parlez-nous de vos personnages
préférés. Je me demande si, tout compte fait, ceux-ci ne seront pas encore des Fab Women !
À LA SEMAINE
PROCHAINE ?
J'ai adoré Bree moi aussi, en me demandant si Hitchcock ne l'aurait pas blondie pour lui confier un rôle
RépondreSupprimerMoi aussi c'est Bree et pour Mad Men c'est Pete Campbell!!!
RépondreSupprimerEh bien moi, j'ai jamais pu m'y faire. Je suis restée désespérement... indifférente à cette série. Je les ai trouvées nunuches, oui, et surtout tellement caricaturales. Et pour aucune de ces femmes au foyer aisées en pavillons péri-urbains je n'ai jamais ressenti quoi que ce soit qui ressemble à de l'identification. Je n'ai pas honte non plus : ça me laisse de marbre. A vrai dire, la seule série dont j'aie vraiment été fan, j'ose le dire, c'est Sex an the City, car au moins, même si je n'avais rien de commun avec elles, elles me faisaient rire !
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